Depuis Windows 11, la barre des tâches n’est plus déplaçable sur les côtés de l’écran. Voici un guide exhaustif : impacts réels, solutions éprouvées (avec et sans logiciels), limites techniques, bonnes pratiques en personnel et en entreprise, et recommandations pour 2025.
Problème soulevé
Fonction disparue. Windows 11 a supprimé la possibilité d’ancrer la barre des tâches à gauche ou à droite de l’écran. Cette décision touche des millions d’utilisateurs avancés, en particulier sur grands moniteurs, postes multi‑écrans, et environnements professionnels.
- Conséquences fonctionnelles : perte de surface verticale sur écrans 16:9, 16:10 et ultralarges ; gêne d’accessibilité (polices agrandies, fatigue visuelle) ; productivité réduite en RDP/VDI, CAO/DAO, EHR/ERP, montages vidéo, IDE et consoles de logs.
- Justification officielle : la réintroduction est jugée coûteuse pour une « part faible d’utilisateurs ». Le signal envoyé est que l’OS privilégie des changements de shell profonds (nouveau menu Démarrer, widgets, zone système refondue) au détriment d’options historiques.
- Réaction de la communauté : milliers de retours négatifs, demandes massivement votées dans Feedback Hub, nombreux témoignages de frein à l’adoption de Windows 11 et d’intention de rester sous Windows 10 jusqu’à sa fin de support (14 octobre 2025), voire d’étudier un basculement vers Linux/macOS.
Pourquoi est‑ce si impactant ? Une barre verticale concentre les cibles en bord d’écran (Fitts) et libère la hauteur — le paramètre le plus précieux pour la lecture et l’édition de documents ou de code. Elle réduit aussi les saccades oculaires, un point central pour l’accessibilité.
Solutions et contournements
Avant tout, retenez qu’aucun contournement ne restitue à 100 % la barre verticale native telle qu’elle existait jusqu’à Windows 10. Les options ci‑dessous forment un éventail qui va du « sans risque » (réglages) au « puissant mais fragile » (patchs de shell).
| Option | Avantages | Limites / Risques | Pour qui ? |
|---|---|---|---|
| Outils tiers ExplorerPatcher (gratuit) StartAllBack (payant) Windhawk (gratuit, modules) Start11 (payant) | Barre verticale reconstituée ou simulée, icônes redimensionnables, comportement proche de Windows 10, parfois restauration du menu Démarrer classique. | Modifient/patchent Explorer.exe ; peuvent cesser de fonctionner après un cumulatif ou une mise à jour majeure (24H2/24H3) ; possibles faux‑positifs antivirus/EDR ; non autorisés sur postes verrouillés. | Utilisateurs avancés à domicile, TPE/PME tolérantes aux tweaks, laboratoires pilotes. |
| Rester sous Windows 10 | Interface familière et barre verticale native, très stable pour les workflows établis. | Fin des mises à jour de sécurité le 14/10/2025 (hors ESU payant) ; contraintes de compatibilité applicative futures. | Parcs proches de la retraite matérielle, environnements figés ou air‑gap, machines spécialisées. |
| Changer d’OS (macOS, Linux, ChromeOS) | Dock/barre latérale disponibles nativement, grande flexibilité sous Linux (GNOME, KDE Plasma). | Coûts de migration applicative (jeux, CAO, ERP, pilotes), formation et support. | Équipes déjà multi‑OS, développeurs, créatifs, éducation, SI orientés web/SaaS. |
| Réglages Windows 11 (autocacher la barre, petites icônes, alignement à gauche) | Aucun logiciel externe, compatible entreprise, réversible en un clic. | Ne rend pas la barre verticale ; la gêne persiste sur écrans 16:9/21:9 ; bénéfice surtout cosmétique. | Postes verrouillés par la DSI, environnements avec exigences de conformité strictes. |
| Multiplier les écrans / passer un écran en portrait | Gagne de la hauteur utile sur un moniteur dédié (lecture de code, documents, logs) sans toucher à l’OS. | Coût matériel ; consommation d’espace ; la barre Windows reste horizontale. | Développeurs, rédacteurs, data/ops, trading, support N2/N3. |
| Faire pression (Feedback Hub, réseaux, partenaires matériels) | Maintient la demande visible et mesurable, peut influer la feuille de route. | Aucun engagement ; résultats incertains et lents. | Utilisateurs, influenceurs, communautés, équipes IT en veille technologique. |
Zoom sur les outils tiers
ExplorerPatcher (gratuit, open‑source) : restaure des comportements de Windows 10 (barre, zone de notification, menu contextuel), y compris une barre verticale. Points d’attention : chaque mise à jour de Windows peut exiger une nouvelle version ; conserver l’installeur et un point de restauration. Idéal pour particuliers avertis.
StartAllBack (payant) : solution commerciale maintenue activement, avec signature et options fines (barre revisitée, menu Démarrer, explorateur). Moins « cassant » que les patchs binaires bruts, mais dépend néanmoins des évolutions d’Explorer. Pertinent en entreprise si la politique logicielle le permet.
Windhawk (gratuit, gestionnaire de modules) : injecte des « mods » ciblés dans Explorer sans recompiler l’OS. Le module VD Explorer par exemple crée une barre verticale flottante qui imite la zone ancrée, avec moins d’impact sur les mises à jour. Approche modulaire et réversible.
Start11 (payant) : met l’accent sur un menu Démarrer avancé et des ajustements de la barre. Moins axé sur la verticalité « pure », mais propose des aménagements productifs et une maintenance professionnelle.
| Produit | Modèle | Maintenance | Mécanisme | Stabilité après MAJ | Idéal pour |
|---|---|---|---|---|---|
| ExplorerPatcher | Gratuit / OSS | Communautaire | Patch & hooks Explorer | Moyenne (dépend des builds) | Power users, tests A/B |
| StartAllBack | Licence | Éditeur | Injection contrôlée | Bonne (MAJ suivies) | Entreprises tolérantes |
| Windhawk + modules | Gratuit | Communautaire | Mods ciblés | Bonne à moyenne | Expérimentation maîtrisée |
| Start11 | Licence | Éditeur | Custom UI + hooks | Bonne | TPE/PME et créatifs |
Points techniques et évolutions récentes
- Mises à jour majeures (24H2/24H3) : durcissent la protection d’Explorer et de la zone système. Certaines versions d’ExplorerPatcher et de mods Windhawk ont dû être adaptées. Prévoyez toujours un plan de retour arrière.
- Détection PUA/PUP : Defender et des EDR peuvent signaler des injecteurs comme potentiellement indésirables. Ce n’est pas une preuve de malveillance ; c’est souvent une conséquence du mode d’injection. Dans un cadre pro, utilisez l’allowlisting avec parcimonie.
- Pas d’annonce officielle sur une barre verticale native à la date du 30 octobre 2025. La situation peut évoluer, mais rien n’indique une réintégration à court terme.
- Paradoxe fonctionnel : Edge et Teams proposent des barres latérales modernes. Cela prouve que l’approche UI en colonne est viable dans l’écosystème Microsoft, même si la barre système de Windows reste horizontale.
Recommandations pratiques
En environnement personnel
- Testez ExplorerPatcher ou StartAllBack sur un compte non‑critique. Avant toute mise à jour de Windows, conservez l’installeur, notez la version et créez un point de restauration (ou une image système).
- Activez la télémétrie minimale et évitez les nettoyeurs agressifs : certaines extensions détectent la build Windows pour adapter le patch.
- En cas de blocage après mise à jour : redémarrez en mode sans échec, désinstallez l’outil, puis réinstallez la dernière version compatible.
En entreprise / PC verrouillé
- Si acceptable, déployez StartAllBack (binaire signé, support) via Intune/ConfigMgr, dans un anneau pilote (5‑10 % du parc) avant généralisation.
- À défaut, maintenez Windows 10 jusqu’à l’échéance en encadrant les risques : cloisonnement réseau, comptes locaux limités, et inventaire logiciel.
- Documentez un processus de rollback : désinstallation silencieuse, script de restauration des paramètres de la barre, consignes N1/N2.
Limiter l’impact vertical sans outil
- Ouvrez Paramètres ▸ Personnalisation ▸ Barre des tâches : masquez Recherche, Widgets et fonctionnalités non utilisées.
- Activez si disponible Petites icônes et Combiner les boutons : Jamais pour lire davantage de titres de fenêtres.
- Activez Masquer automatiquement la barre pour maximiser la surface verticale dans les applications plein écran.
Préparer l’avenir
- Suivez l’état de santé des versions pour anticiper les changements du shell (24H2/24H3) et tester les outils en amont sur un canal de préproduction.
- Évaluez un plan B : Linux (GNOME, KDE Plasma) ou macOS (Dock ancré à gauche/droite). Cartographiez les logiciels critiques et leurs équivalents.
Informations complémentaires utiles
- Fin de vie de Windows 10 : au‑delà du 14/10/2025, seuls les canaux ESU payants reçoivent des correctifs. Planifiez la budgétisation si vous prolongez l’usage.
- Écrans ultralarges : un 34–35″ 21:9 en 3440×1440 a 1440 px de haut ; une barre Windows 11 d’environ 48 px représente ~3,3 % de la hauteur utile continue.
- Accessibilité : la barre verticale réduit les mouvements oculaires latéraux. L’absence de cette option peut contrarier les bonnes pratiques (WCAG 2.1, critère 1.4.8 – Low Vision).
- Alternatives open‑source :
- VD Explorer (module Windhawk) : simule une barre latérale flottante sans patch binaire invasif ; plus résilient après mises à jour.
- TaskbarXI : transforme la barre en widget configurable. Orientation fixe, mais intérêt en combinaison avec AutoHotkey.
Méthode pas à pas : tester sans casser
- Sauvegarde : exportez vos raccourcis et barres d’outils, créez un point de restauration, capturez la liste des applications (PowerShell :
winget export). - Installation : commencez par l’outil le moins intrusif (Windhawk + module), puis montez en puissance (StartAllBack, ExplorerPatcher).
- Validation : vérifiez : clic milieu, zone de notification, gestes tactiles, alignement multi‑moniteurs, bascule RDP/VDI.
- Observabilité : notez la build Windows (winver) et la version de l’outil. Gardez les installeurs hors‑ligne.
- Rollback : documentez la procédure inverse et conservez‑la avec vos installeurs.
Optimisations concrètes pour la productivité
- Bureaux virtuels thématiques : attribuez un bureau par « activité » (communication, dev, créa) et épinglez les apps essentielles.
- Raccourcis clavier : Win+1‑0 pour lancer/activer les apps épinglées ; Win+Flèches pour arrimer les fenêtres ; Alt+Tab peaufiné avec « Combiner jamais » pour mieux distinguer les instances.
- Mode portrait sur un écran secondaire : idéal pour IDE, logs, doc et e‑mail. Sur un 24″ pivoté, la hauteur utile grimpe à 1200–1440 px selon la dalle.
- AutoHide intelligent : combinez masquage automatique et zones de bord réglées finement dans vos apps (Médias, CAO, éditeurs) pour éviter les chevauchements.
Focus accessibilité : réduire la fatigue visuelle
Sans barre verticale native, compensez par des réglages ciblés :
- Taille de texte : Paramètres ▸ Accessibilité ▸ Taille du texte. Un pas de +10 % à +20 % peut suffire sans casser la mise en page.
- Contraste et mode sombre : privilégiez les thèmes à contraste renforcé et uniformisez le mode sombre dans vos applications (IDE, navigateur, suite bureautique).
- Espacement et signalétique : sous Windows 11 avec « Combiner jamais », les libellés de boutons améliorent la reconnaissance rapide des fenêtres actives.
- Souris et curseur : augmentez la taille et l’épaisseur du curseur pour limiter les micro‑mouvements (Paramètres ▸ Accessibilité ▸ Pointeur et toucher).
FAQ (les questions que l’on me pose le plus)
Peut‑on vraiment restaurer la barre des tâches verticale sur Windows 11 ?
Oui, via des outils tiers. Cependant, cela reste un contournement qui peut casser après une mise à jour et qui peut être refusé par les politiques de sécurité d’entreprise.
Quel outil choisir à la maison ?
ExplorerPatcher pour une gratuité et des options avancées, StartAllBack pour une expérience plus « clé en main » avec support. Essayez, puis gardez celui qui survit le mieux à vos mises à jour.
Et en entreprise ?
Si la DSI l’autorise, StartAllBack ou Start11 pour leur support éditeur et leur signature. Sinon, rester sous Windows 10 jusqu’à échéance et documenter une trajectoire claire vers Windows 11 (ou un OS alternatif) à moyen terme.
Pourquoi Microsoft ne remet‑il pas simplement l’option ?
La refonte du shell de Windows 11 introduit des contraintes techniques et de design système. La priorisation interne a jugé l’effort trop élevé au regard de la part d’utilisateurs concernés.
Les « faux positifs » antivirus signifient‑ils que ces outils sont dangereux ?
Pas nécessairement. Les mécanismes d’injection dans Explorer ressemblent à des comportements malveillants. En environnement sensible, la prudence impose d’éviter ces outils ou de les utiliser dans des anneaux pilotes strictement contrôlés.
Modèle de décision express
| Profil | Contrainte | Recommandation | Plan B |
|---|---|---|---|
| Particulier power user | Souhaite verticale + personnalisation | ExplorerPatcher ou StartAllBack | Windhawk + VD Explorer |
| PME créative | Stabilité + support | StartAllBack / Start11 | Écran secondaire en portrait |
| Grande entreprise | Postes verrouillés, conformité | Réglages Windows 11 natifs | Maintien Windows 10 (ESU) transitoire |
| Développeur / Ops | Max hauteur + multi‑moniteurs | Écran portrait + « Combiner jamais » | Évaluer Linux (KDE/Plasma) |
Procédures utiles (pas‑à‑pas rapides)
Configurer Windows 11 sans outil tiers
- Masquer les modules inutiles : Paramètres ▸ Personnalisation ▸ Barre des tâches → désactivez Recherche, Widgets, etc.
- Afficher les libellés : activez « Combiner les boutons de la barre des tâches : Jamais » (quand disponible).
- Réduire l’encombrement : basculez sur de petites icônes si votre build le permet.
- Auto‑cacher : cochez « Masquer automatiquement » pour récupérer la pleine hauteur en lecture/édition.
- Aligner à gauche : pour réduire les trajets oculaires entre bouton Démarrer et zone de contenu.
Écran en mode portrait
- Installer physiquement un moniteur pivotable (24–27″ conseillé).
- Dans Paramètres ▸ Système ▸ Affichage, choisissez Orientation ▸ Portrait.
- Attribuez‑lui les tâches intensives en lecture : IDE, messagerie, documentation, logs.
- Activez l’auto‑cacher de la barre pour cet écran si vous utilisez des fenêtres maximisées.
Hygiène de mise à jour (éviter la casse)
- Rings de déploiement : Pilote → Early adopters → Large scale. Ne mettez jamais à jour tout le parc en une fois.
- Snapshot : sur machines virtuelles ou postes critiques, prenez un instantané avant une mise à niveau majeure.
- Journal de compatibilité : consignez « Build Windows / Version outil / Statut / Correctifs » dans un tableau partagé.
Études de cas (situations courantes)
Poste CAO sur 34″ ultralarge
Avec 1440 px de haut, une barre horizontale de ~48 px ampute ~3,3 % de la hauteur utile. L’activation de l’auto‑cacher et l’ajout d’un écran 24″ en portrait pour les palettes d’outils compensent largement, même sans barre verticale native.
Équipe support en VDI
La densité de fenêtres et les bascules fréquentes profitent d’une barre non combinée + libellés et d’un raccourci vers les bureaux virtuels. En environnement verrouillé, préférez ces réglages aux patchs de shell ; si la productivité reste insuffisante, pilotez StartAllBack sur un échantillon.
Développeur multi‑OS
Conservez Windows 11 pour la suite Adobe/Office et testez vos workflows sur KDE Plasma (barre latérale flexible) ou GNOME (Dash to Panel/Dock), afin de disposer d’un plan B si la verticalité native tarde à revenir.
Risques & conformité (entreprise)
- EDR/Defender : l’injection dans Explorer peut déclencher des règles. Travaillez avec l’équipe sécurité pour des exceptions limitées à des versions précises et signées.
- Licences : préférez des éditeurs avec support et cycle de versions documenté. Bannissez les sources non officielles.
- Réversibilité : exigez un MSI/MSIX avec désinstallation silencieuse. Intégrez la vérification de l’intégrité dans vos scripts de déploiement.
Ce qu’il faut retenir
- La barre des tâches verticale n’est pas disponible nativement sous Windows 11.
- Les contournements existent mais s’accompagnent de risques de compatibilité et de maintenance.
- À court terme, trois voies praticables : outil tiers, maintien sous Windows 10 (ESU si nécessaire) ou optimisation des réglages.
- Continuez à remonter le besoin via les canaux officiels pour favoriser un retour de la verticalité native.
Conclusion
Le blocage de la barre des tâches au bas de l’écran demeure l’un des freins majeurs à l’adoption de Windows 11 chez les utilisateurs avancés. Tant qu’aucun plan public ne vise sa réintégration, la meilleure stratégie consiste à équilibrer bénéfices et risques : utiliser des solutions tierces avec méthode (sauvegarde, anneaux pilotes, rollback), optimiser l’interface native et, si besoin, maintenir Windows 10 le temps de sécuriser une transition. Les environnements les plus exigeants gagneront à évaluer une alternative (Linux/macOS) offrant nativement une barre latérale robuste. En attendant, une hygiène stricte de mise à jour et une documentation claire minimiseront les frictions et préserveront la productivité.

