Migrer Windows 7 vers Windows 10 puis Windows 11 sans perte (guide complet 2025)

Guide pas à pas pour migrer un PC de Windows 7 vers Windows 10 puis Windows 11 sans perte de données ni de logiciels. Méthode officielle, checklists, commandes utiles, plans B et dépannage détaillé pour réussir du premier coup.

Sommaire

Problématique générale

Vous devez déplacer un poste sous Windows 7 vers Windows 10 – puis éventuellement Windows 11 – sans réinstaller ni perdre quoi que ce soit. Les obstacles classiques : des logiciels qui ne se réactivent pas après une réinstallation, des volumes de données massifs (plusieurs To) qui rendent les sauvegardes et restaurations longues, et des contraintes matérielles (TPM 2.0, Secure Boot, CPU compatible) déjà remplies par la machine.

Objectif : faire une mise à niveau « in‑place » pour conserver à la fois les applications installées, les comptes, les paramètres et les dossiers. Ce guide propose le chemin le plus sûr, des alternatives crédibles (si une installation propre s’impose) et tout le nécessaire pour éviter les pièges connus.

Chemin de mise à niveau le plus sûr

Voici l’itinéraire recommandé lorsque la conservation des applications et des données est prioritaire :

ÉtapePourquoiPoints clés
Sauvegarde complètePolice d’assurance en cas d’échecCréer une image système (ex. Macrium Reflect, Acronis) + copier les données critiques (profil utilisateur, partages réseau, bases locales) sur un support externe.
Mise à niveau Windows 7 → Windows 10 « in‑place »Seule méthode officielle qui conserve applications + donnéesMonter un ISO Windows 10 antérieur à 22H2 (idéalement 21H2 ou plus ancien), lancer setup.exe, choisir Mettre à niveau ce PC puis Conserver fichiers et applications. Les ISO récents peuvent masquer l’option selon le contexte (langue/édition/architecture).
ActivationConformité et tranquillitéUne clé Windows 11 active aussi Windows 10. Les clés Windows 7 peuvent encore fonctionner mais ce n’est plus garanti.
Mises à jour Windows 10Stabilité + sécuritéPasser à la dernière build de Windows 10 22H2 via Windows Update. (Le support grand public de Windows 10 a pris fin le 14 octobre 2025 ; des mises à jour de sécurité prolongées restent disponibles uniquement pour certaines éditions payantes).
Mise à niveau Windows 10 → Windows 11Dernière version, si matériel éligibleVia l’Assistant d’installation Windows 11 ou Windows Update. L’option Conserver les applications et fichiers est proposée par défaut.

Procédure détaillée pas à pas

Préparation avant toute action

  • Espace disque : libérer ≥ 30 Go sur C: (plus si possible). Vider %TEMP%, la corbeille et désinstaller les « bloatwares » inutiles.
  • Pilotes & firmware : mettre à jour BIOS/UEFI, contrôleurs de stockage (IRST/RAID), GPU et SSD (firmware NVMe).
  • Antivirus tiers : le désinstaller temporairement. Réactiver après la mise à niveau.
  • Intégrité système : ouvrir une invite admin et lancer :
    sfc /scannow
    DISM /Online /Cleanup-Image /RestoreHealth (si Windows 7, utiliser l’outil System Update Readiness ou s’en tenir à sfc).
  • Chiffrement : si BitLocker ou un autre chiffrement plein disque est actif, suspendre la protection le temps de l’upgrade.
  • Inventaire logiciel : lister les applications « sensibles » (comptes nommés, dongles USB, licences activées par empreinte machine).

Créer une image de secours

  1. Lancer votre outil d’imagerie (ex. Macrium Reflect) et cloner le disque entier (toutes partitions, y compris EFI/MSR/Récupération). Sauvegarder le fichier image sur un disque USB grande capacité.
  2. Créer un support de secours bootable (WinPE) pour pouvoir restaurer en cas de panne d’amorçage.

Mise à niveau Windows 7 → Windows 10 (ISO < = 21H2 recommandé)

  1. Monter l’ISO de Windows 10 sous Windows 7 (clic droit → Monter, ou utiliser un outil de montage d’images si Windows 7 ne le propose pas nativement).
  2. Exécuter setup.exe depuis l’ISO.
  3. Choisir Mettre à niveau ce PC maintenant.
  4. À l’écran Prêt pour l’installation, vérifier que l’option Conserver les fichiers et les applications est bien sélectionnée.
    Si elle n’est pas proposée : vérifier langue, édition (Home/Pro), architecture (32/64 bits) et l’édition spéciale (N, Single Language). L’ISO doit strictement correspondre au système en place. En dernier recours, tester un ISO 20H2/21H2.
  5. Laisser l’installateur migrer le système. Le processus peut redémarrer plusieurs fois.

Activation sous Windows 10

  • Ouvrir Paramètres > Mise à jour et sécurité > Activation.
  • Entrer une clé Windows 11/10 valide si l’activation n’est pas automatique. Une fois activé, le poste obtient une licence numérique liée au matériel.

Mises à jour Windows 10

  • Effectuer toutes les mises à jour cumulatives jusqu’à 22H2.
  • Après octobre 2025, planifier une montée vers Windows 11 ou, en environnement pro, souscrire aux mises à jour de sécurité prolongées (ESU) si éligible.

Mise à niveau Windows 10 → Windows 11

  1. Vérifier la présence de TPM 2.0 (tpm.msc) et l’état du Secure Boot (msinfo32 > Mode BIOS : UEFI, État du démarrage sécurisé : Activé).
  2. Si le disque système est en MBR, convertir en GPT avant migration :
    mbr2gpt /validate /allowFullOS
    mbr2gpt /convert /allowFullOS
    (puis activer l’amorçage UEFI dans le firmware).
  3. Lancer l’Assistant d’installation Windows 11 ou utiliser Windows Update si la proposition apparaît.
  4. Confirmer Conserver les applications et fichiers et laisser la procédure se terminer.

Checklist rapide

ContrôleOù vérifierOK
≥ 30 Go libres sur C:Explorateur > Ce PC
ISO Windows 10 ≤ 21H2 correspond à la langue/édition/archiPropriétés ISO & écran d’installation
Antivirus tiers désinstallé/suspenduApplications & fonctionnalités
TPM 2.0 présenttpm.msc
Secure Boot activablemsinfo32 & UEFI
Disque en GPT (si Windows 11 visé)diskmgmt.msc & mbr2gpt

Alternatives et compléments

  • Laplink PCMover Professional : pour une installation propre incontournable (ex. 32 → 64 bits), PCMover migre applications + profils + données à partir d’une image ou d’un transfert direct. Pratique quand certains installeurs ou clés ne sont plus disponibles.
  • Outils similaires : EaseUS Todo PCTrans, Zinstall WinWin. Leur intérêt : récupérer l’essentiel en minimisant le temps de remise en service.
  • Méthode ISO Windows 11 « directe » non officielle : via Rufus/Ventoy pour contourner des vérifications. Risque : non‑support possible, futur blocage de mises à jour, et résultats variables. À réserver au labo.
  • Virtualisation « garde‑fou » : conservez Windows 7 dans une VM (Hyper‑V/VMware/VirtualBox) pour deux ou trois logiciels rétifs. Outil pratique : Disk2vhd pour convertir un PC physique en VHD/VHDX, puis exécution isolée sur l’hôte Windows 11.

Points techniques à surveiller

  1. Architecture : un Windows 7 32 bits ne peut pas être mis à niveau vers un Windows 10/11 64 bits sans réinstallation. Il faut alors installer proprement en 64 bits puis utiliser un outil de migration (PCMover) pour récupérer programmes et profils.
  2. Pilotes : mettez à jour le BIOS/UEFI et, surtout, les pilotes de stockage (Intel RST/AMD SATA/NVMe) ; des versions trop anciennes bloquent souvent l’upgrade (écrans « Nous n’avons pas pu installer Windows »).
  3. Espace disque : l’installateur crée des dossiers temporaires ($WINDOWS.~BT, $WINDOWS.~WS) et copie des fichiers volumineux. Moins de 30 Go entraîne des échecs imprévisibles.
  4. Antivirus & filtres noyau : au‑delà de l’antivirus, des produits de sécurité endpoint (DLP, sandbox, drivers de chiffrement) doivent être désinstallés avant la mise à niveau, puis réinstallés.
  5. Partitions système : Windows 11 préfère GPT+UEFI. Si vous êtes en MBR+BIOS, convertissez avec mbr2gpt avant la montée vers 11. Sur disques chiffrés, suspendez BitLocker et validez avec mbr2gpt /validate avant conversion.

Limitations connues

  • Pas de chemin direct « officiel » Windows 7 → Windows 11 en conservant les applications. La double étape via Windows 10 reste la plus fiable.
  • Fin de support Windows 10 : 14 octobre 2025. Depuis cette date, seuls certains canaux (Entreprise/IoT) disposent d’options de sécurité prolongée payantes. Pour les postes grand public, privilégier la montée vers Windows 11.
  • Logiciels très anciens : modules 16 bits, pilotes non signés et DRM obsolètes peuvent cesser de fonctionner sous Windows 10/11. Testez en amont sur une image clonée ou via virtualisation.

Dépannage : quand « Conserver les applications » n’apparaît pas

La case peut disparaître pour plusieurs raisons :

  • Langue/édition/architecture ne correspondent pas entre l’ISO et l’OS en place (ex. Pro vs Home, N vs non‑N, Single Language, 32 vs 64 bits). Solution : choisir un ISO strictement identique.
  • Type d’installation non supporté : domaine Active Directory avec stratégies bloquantes, ou système trop endommagé.
  • ISO trop récent pour la montée directe depuis 7 (cas observé) : privilégier 21H2/20H2, puis mettre à jour vers 22H2 après l’upgrade.
  • Filtre pilote incompatible (anciens pilotes IRST, antivirus, clients VPN avec drivers legacy). Solution : désinstaller/mettre à jour avant de relancer.

Erreurs courantes et remèdes

SymptômeCause probableAction
Échec avec code 0xC1900101Pilote défectueuxMettre à jour/désinstaller pilotes de stockage, GPU, antivirus ; vérifier les périphériques USB spécifiques (DAC, imprimantes).
Écran « Nous n’avons pas pu installer Windows »Espace disque insuffisantLibérer 30–50 Go sur C:, vider %TEMP%, supprimer installations précédentes (Nettoyage de disque > Fichiers système).
Option « Conserver » absenteISO ne correspond pasReprendre avec un ISO identique (langue/édition/archi) et de préférence ≤ 21H2.
PC ne démarre plus après conversion GPTUEFI non activéActiver le mode UEFI dans le firmware, vérifier l’ordre de boot, réparer le démarrage via un support WinPE si besoin.

Où lire les journaux d’échec

  • C:\$WINDOWS.~BT\Sources\Panther\setupact.log et setuperr.log
  • C:\Windows\Panther (journaux d’installation)
  • SetupDiag : utilitaire d’analyse automatique des journaux (à exécuter après un échec pour une synthèse de la cause).

Cas particuliers

Passage 32 → 64 bits (obligatoire pour Windows 11)

Impossible en « in‑place ». Stratégie :

  1. Installer Windows 10 64 bits propre sur un nouveau SSD.
  2. Activer avec une clé Windows 11/10.
  3. Utiliser PCMover/EaseUS/Zinstall pour rapatrier applications, profils et données depuis l’ancien disque ou son image.
  4. Migrer ensuite vers Windows 11.

Conversion MBR → GPT détaillée

  1. Ouvrir Invite de commandes (Admin).
  2. mbr2gpt /validate /allowFullOS – s’assurer que la table des partitions est compatible.
  3. mbr2gpt /convert /allowFullOS – conversion en ligne, création des partitions EFI/MSR.
  4. Redémarrer, entrer dans l’UEFI, activer UEFI et Secure Boot.

Astuce : si la conversion échoue par manque d’espace, réduire légèrement la partition système dans diskmgmt.msc pour libérer quelques Mo en fin de disque.

Activation et licences

  • Une clé Windows 11 peut activer Windows 10. Après la montée vers Windows 11, l’activation se réapplique automatiquement sur le même matériel (licence numérique).
  • Les activations par clé Windows 7 peuvent encore fonctionner, mais ce n’est ni documenté ni garanti.
  • Lier la licence à un compte Microsoft simplifie les réactivations (matériel identique ou équivalent).

Plan B : installation propre sans douleur

Si la mise à niveau « in‑place » est impossible (système corrompu, 32 → 64 bits, changement de disque majeur), voici une approche pour réduire les interruptions :

  1. Installer proprement Windows 10/11 sur un nouveau disque.
  2. Créer une image du système Windows 7 (ou brancher l’ancien disque en USB).
  3. Exécuter PCMover Professional (ou équivalent) sur la nouvelle installation et pointer soit vers l’image, soit vers l’ancien disque pour transférer applications + profils + données.
  4. Vérifier application par application (clés/activations) et compléter manuellement les cas récalcitrants.

Bénéfice : on obtient la stabilité d’une installation neuve, tout en réintégrant la majorité des logiciels et paramètres sans devoir repartir de zéro.

Validation post‑migration

  • Applications clés : lancer les suites bureautiques, ERP, drivers d’imprimantes/scanners, extensions métiers.
  • Périphériques : vérifier l’impression, les USB spécifiques (dongles, cartes d’acquisition), audio et réseau.
  • Sauvegardes : réactiver l’antivirus et confirmer que les jobs de sauvegarde reprennent correctement.
  • Stockage : si un nouveau SSD a été installé, activer TRIM (defrag /L), vérifier SMART.

Foire aux questions express

Q : Puis‑je passer directement de Windows 7 à Windows 11 en conservant les applis ?
R : Non officiellement. La méthode la plus fiable est Windows 7 → Windows 10 « in‑place », puis Windows 10 → Windows 11.

Q : Pourquoi un ISO Windows 10 ≤ 21H2 ?
R : Dans la pratique, ces ISO laissent plus régulièrement l’option « Conserver les fichiers et applications » lors d’un passage depuis Windows 7, selon la langue/édition et l’état du système. Une fois migré, mettez à jour vers 22H2.

Q : Et si mbr2gpt refuse la conversion ?
R : Réduisez la partition de quelques Mo, supprimez les partitions OEM inutiles, et validez qu’il reste de l’espace pour la partition EFI (~100 Mo).

Q : Dois‑je acheter une nouvelle licence ?
R : Pas forcément si votre Windows 7 disposait d’un droit de mise à niveau et que l’activation fonctionne. Sinon, une clé Windows 11 activera aussi Windows 10, ce qui sécurise l’upgrade par étapes.

Synthèse

Méthode recommandée : sauvegarde image → ISO Windows 10 ≤ 21H2 pour une mise à niveau « in‑place » → activation avec une clé Windows 11 → mises à jour Windows 10 (22H2) → mise à niveau vers Windows 11.
Avantages : quasi pas de réinstallation d’applications, conservation des données et conformité avec les mécanismes d’activation Microsoft.
Alternatives : PCMover/EaseUS/Zinstall si vous devez installer proprement (32 → 64 bits, système trop altéré).
À prévoir : vérification TPM 2.0/Secure Boot, conversion MBR→GPT, et prise en compte de la fin de support de Windows 10 (14 octobre 2025).


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