Tout savoir pour activer légalement et à grande échelle Windows avec une clé client KMS (GVLK) : principes, prérequis, étapes détaillées, scripts PowerShell, bonnes pratiques de sécurité et procédures de dépannage en environnement d’entreprise (poste, serveur, VDI, sites distants).
Vue d’ensemble de la question
L’échange porte sur :
- la signification des clés client KMS publiées par Microsoft ;
- la possibilité de les utiliser pour activer les systèmes d’exploitation Windows d’une organisation ;
- la marche à suivre et les contraintes associées.
Réponse & solution condensées
Point clé | Explications & bonnes pratiques |
---|---|
Rôle des clés client KMS | Les Generic Volume License Keys (GVLK) n’accordent pas de droits de licence. Elles indiquent simplement à Windows de chercher un hôte KMS interne pour son activation. |
Conditions d’utilisation | Être titulaire d’un contrat de licence en volume (Open, MPSA, EA, etc.). Disposer d’un hôte KMS (VM ou serveur) activé auprès de Microsoft à l’aide d’une clé hôte KMS (obtenue sur le portail de licences). Respecter les seuils : ≥ 25 clients pour les éditions cliente (Pro, Enterprise) ou ≥ 5 serveurs pour les éditions serveur afin que l’hôte commence à délivrer des activations. |
Déploiement côté clients / serveurs | Installer/imaginer Windows en édition Volume (ou convertir avec DISM /online /Set-Edition si nécessaire). Entrer la clé client KMS : slmgr /ipk <GVLK> Vérifier que le DNS contient l’enregistrement SRV _vlmcs._tcp@domaine pointant vers l’hôte KMS (port 1688 par défaut) ou, à défaut, forcer l’adresse : slmgr /skms <nom_hôte>:1688 Activer : slmgr /ato et contrôler : slmgr /dlv |
Sécurité & périmètre | Les GVLK sont publiques ; elles peuvent donc figurer sur Internet sans risque, mais ne fonctionnent qu’en interne. Les partager n’a d’utilité que pour vos propres déploiements. |
Alternatives | MAK (Multiple Activation Key) : activation directe auprès de Microsoft ; utile pour sites isolés. Active Directory-Based Activation (ADBA) : si votre forêt est ≥ Windows Server 2012, l’activation peut être intégrée à AD, évitant l’hôte KMS dédié. |
Bonnes pratiques supplémentaires | Sauvegarder le fichier d’activation (tokens.dat ) de l’hôte KMS. Surveiller le compteur d’activation KMS (slmgr /dli ) pour éviter de descendre sous le seuil. Ouvrir le port 1688/TCP et autoriser l’hôte dans les GPO pare‑feu. Documenter chaque clé hôte et son usage (nombre d’activations restantes). |
Informations complémentaires utiles
- Mixité versions/éditions : un même hôte KMS peut activer plusieurs versions, mais il doit exécuter l’OS le plus récent de la plage qu’il couvre (ex. KMS 2022 active Server 2022, 2019, 2016…).
- Renouvellement automatique : les clients renouvellent leur activation tous les 7 jours et expirent après 180 jours s’ils ne recontactent plus l’hôte.
- Audit : conserver les preuves d’achat (contrat VL) ; en cas d’audit logiciel, le KMS est examiné en même temps que les factures.
Conclusion rapide : oui, vous pouvez utiliser les clés client KMS listées publiquement pour vos serveurs et postes, à condition de disposer des licences en volume correspondantes et de configurer correctement un hôte KMS ou une activation ADBA dans votre réseau.
Comprendre l’architecture KMS en 5 minutes
KMS (Key Management Service) centralise l’activation des produits Windows en environnement d’entreprise. Les composants clés sont :
- Hôte KMS : serveur (ou VM) portant la clé hôte KMS. Il répond sur
TCP/1688
aux requêtes d’activation. - Clients KMS : machines Windows configurées avec une GVLK. Elles interrogent l’hôte via DNS (enregistrement SRV
_vlmcs._tcp
). - Seuils d’activation : l’hôte KMS commence à délivrer des activations à partir de 25 clients (édition cliente) ou 5 serveurs.
- Renouvellement : chaque client réactive périodiquement (7 jours par défaut) et reste valide 180 jours sans contact.
Quand choisir ADBA ? Si votre AD est au niveau Windows Server 2012 ou plus, ADBA permet d’éviter un hôte dédié : la clé hôte KMS est publiée dans AD et l’activation se fait automatiquement lors de la jointure au domaine.
Pré‑requis, conformité et sécurité
Pré‑requis
- Contrat de licences en volume valide (EA/MPSA/Open).
- Accès aux clés hôte KMS et au média Volume (ISO VL).
- Serveur Windows supporté (idéalement la version la plus récente en production) pour héberger KMS.
- Résolution DNS interne correctement configurée.
- Pare-feu autorisant TCP/1688 depuis les sous-réseaux concernés.
Conformité
- Une GVLK ne remplace pas un droit de licence. Elle oriente seulement l’activation.
- Documentez la correspondance machines ↔ droits acquis (postes, serveurs, VDI).
- Tracez toute opération d’ajout/remplacement de clés hôte KMS.
Sécurité
- Restreignez l’accès au port 1688 aux seules IP internes.
- Surveillez les journaux du service de protection logicielle.
- Sauvegardez
%systemroot%\System32\spp\store\2.0\tokens.dat
côté hôte.
Mise en œuvre pas à pas
Étape 1 — Préparer l’hôte KMS
- Installez une VM/serveur Windows (ex. Windows Server 2022) avec les dernières mises à jour.
- Installez la clé hôte KMS (clé de votre contrat) :
slmgr /ipk <Clé_Hôte_KMS> slmgr /ato slmgr /dlv
La commande/dlv
confirme l’activation et affiche le Current count (compteur de clients/serveurs découverts). - Publiez l’enregistrement SRV DNS :
_vlmcs._tcp.<votre_domaine> SRV 0 0 1688 <nom_hôte_KMS>
Si vous utilisez plusieurs sites, publiez un SRV par site ou utilisez des poids/priorités.
Étape 2 — Préparer les clients/serveurs
- Vérifiez l’édition : utilisez une édition VL ou convertissez-la.
DISM /online /Get-TargetEditions DISM /online /Set-Edition:<Cible> /ProductKey:<GVLK> /AcceptEula
Exemples de cibles :Enterprise
,Education
,Professional
(ou variantes Volume selon OS). Redémarrage requis. - Installez la GVLK et forcez l’hôte si nécessaire :
slmgr /ipk <GVLK> slmgr /skms <nom_hôte_KMS>:1688 slmgr /ato
- Contrôlez l’état :
slmgr /dlv slmgr /dli
Vérifiez : License Status: Licensed, Product Key Channel: Volume:GVLK, et la date d’expiration (180 jours).
Étape 3 — Automatiser (GPO & scripts)
Via GPO (poste/serveur) :
- Script d’ouverture de session/démarrage :
slmgr /ipk <GVLK>
puisslmgr /ato
. - Préférences de Registre pour définir
KeyManagementServiceName
etKeyManagementServicePort
si vous ne publiez pas le SRV. - GPO Pare‑feu : règle entrante TCP/1688 sur l’hôte KMS.
PowerShell (exemples) :
# Forcer KMS sur un poste
cscript.exe C:\Windows\System32\slmgr.vbs /ipk <GVLK>
cscript.exe C:\Windows\System32\slmgr.vbs /skms kms.corp.local:1688
cscript.exe C:\Windows\System32\slmgr.vbs /ato
# Vérifier côté client
cscript.exe C:\Windows\System32\slmgr.vbs /dlv
# Tester la résolution DNS du SRV
nslookup -type=SRV _vlmcs._tcp.
Scénarios de déploiement types
Scénario | Approche recommandée | Points d’attention |
---|---|---|
Siège + agences reliées en MPLS/VPN | Un hôte KMS central. Publier le SRV DNS au niveau de la zone principale. | Latence raisonnable ; ouvrir 1688 depuis les VLANs des agences. |
Sites isolés sans connectivité permanente | Utiliser des activations MAK pour ces machines. | Suivre le stock de MAK (compteur d’activations) et conserver les justificatifs. |
VDI non‑persistant | KMS recommandé ; préparation du master avec GVLK, sysprep, et vérif. du seuil. | Éviter la surconsommation du compteur ; planifier le « rearm » du master si nécessaire. |
Forêt AD moderne | ADBA : publier l’activation dans AD pour simplifier. | Contrôler les autorisations, la réplication AD et le niveau fonctionnel. |
Vérifications, commandes et journaux
Commandes slmgr
utiles
slmgr /ipk <GVLK>
: installe la GVLK.slmgr /skms <hôte>:1688
: définit l’hôte KMS manuellement.slmgr /ato
: tente l’activation immédiate.slmgr /dli
: état concis de la licence.slmgr /dlv
: état détaillé (canal, compteur, expiration).slmgr /upk
: désinstalle la clé produit (avec prudence).slmgr /rearm
: réinitialise la période de grâce (nombre de réarmements limité).
Résolution de nom et connectivité
nslookup -type=SRV _vlmcs._tcp.<domaine>
Test-NetConnection <hôte_KMS> -Port 1688
Get-ItemProperty "HKLM:\SOFTWARE\Microsoft\Windows NT\CurrentVersion\SoftwareProtectionPlatform"
Journaux à consulter
- Observateur d’événements > Applications et services > Software Protection Platform Service.
- Journaux système (pare‑feu, DNS) si la détection échoue.
- Fichier
%windir%\system32\spp\logs
pour des diagnostics avancés.
Procédure de déploiement en masse (exemple)
Exemple de script PowerShell pour un lot de postes :
$machines = Get-Content .\liste-postes.txt
$kmsHost = "kms.corp.local:1688"
$gvlk = "<GVLK>" # Remplacer par la GVLK correspondant à l’édition
foreach($m in $machines){
try {
Invoke-Command -ComputerName $m -ScriptBlock {
param($kms,$key)
cscript.exe $env:windir\system32\slmgr.vbs /ipk $key | Out-Null
cscript.exe $env:windir\system32\slmgr.vbs /skms $kms | Out-Null
cscript.exe $env:windir\system32\slmgr.vbs /ato | Out-Null
} -ArgumentList $kmsHost,$gvlk -ErrorAction Stop
Write-Host "[OK] $m activé via KMS"
} catch {
Write-Warning "[KO] $m : $($_.Exception.Message)"
}
}
Adaptez cette logique dans un outil de gestion (SCCM/MECM, Intune en mode hybride avec script, Ansible/WinRM, etc.).
Bonnes pratiques d’exploitation
- Standardisez un unique nom d’hôte KMS (ex.
kms.corp.local
) et utilisez un alias DNS (CNAME) pour faciliter les changements. - Haute disponibilité : un seul hôte suffit en général ; pour de très grands parcs, publiez plusieurs SRV avec priorités/poids.
- Surveillez le compteur (Current count) : alerte si < 25 (clients) ou < 5 (serveurs).
- Sécurisez l’accès au port 1688 aux sous‑réseaux autorisés (pare‑feu, ACL, segmentations).
- Documentez les clés hôte, l’inventaire des éditions et l’emplacement du fichier
tokens.dat
. - Mise à jour : gardez l’hôte au niveau OS le plus récent supporté pour couvrir les clients modernes.
Dépannage : erreurs courantes et correctifs
Symptôme | Cause probable | Correctif |
---|---|---|
« No Key Management Service (KMS) could be contacted » | SRV DNS manquant/erroné, port 1688 bloqué, nom d’hôte KMS faux. | Publier/valider _vlmcs._tcp , ouvrir 1688/TCP, slmgr /skms <hôte>:1688 . |
Échec d’activation avec GVLK valide | L’hôte n’a pas atteint le seuil ou n’est pas activé. | Vérifier slmgr /dlv côté hôte ; monter le parc au‑delà de 25/5, activer l’hôte (/ato ). |
Client bascule en « Notification » après quelques mois | Pas de contact KMS depuis > 180 jours. | Rétablir la connectivité, slmgr /ato , vérifier les routes VPN et le DNS split‑brain. |
Édition non compatible KMS | Image Retail/OEM, pas d’édition Volume. | DISM /online /Set-Edition:<Cible> /ProductKey:<GVLK> /AcceptEula puis redémarrer. |
ADBA ne fonctionne pas | Niveau fonctionnel/permissions AD, clé hôte non publiée. | Publier la clé via l’assistant ADBA, vérifier la réplication et les autorisations d’écriture AD. |
Multiples hôtes KMS visibles | Ancien enregistrement SRV non supprimé. | Nettoyer les SRV obsolètes et purger le cache DNS des clients (ipconfig /flushdns ). |
ADBA en pratique (alternative à KMS dédié)
Active Directory-Based Activation enregistre la clé hôte directement dans AD. Tout ordinateur membre du domaine et éligible s’active automatiquement, sans requérir la résolution du SRV _vlmcs._tcp
.
Quand choisir ADBA ?
- Unique forêt AD (ou forêts approuvées) et postes toujours joints au domaine.
- Volonté de réduire la surface d’attaque (pas d’écoute 1688 sur un hôte dédié).
Étapes simplifiées
- Sur un DC ou une machine avec RSAT, lancer l’assistant « Volume Activation Tools ».
- Choisir « Active Directory-Based Activation », renseigner la clé hôte KMS, activer.
- La publication crée les objets nécessaires dans la configuration AD ; les clients s’activent à la prochaine évaluation.
Pensez à la surveillance : journal Software Protection Platform Service, rapports d’état via VAMT si vous l’utilisez.
FAQ : questions fréquentes
Une GVLK suffit‑elle à être conforme ?
Non. La GVLK ne confère aucun droit ; elle sert uniquement à orienter l’activation vers KMS/ADBA. Les droits proviennent de votre contrat Volume. Faut‑il Internet pour KMS ?
Seul l’hôte KMS doit être activé une fois auprès de Microsoft. Les clients n’appellent que l’hôte interne (pas Internet). Peut‑on activer plusieurs versions depuis un seul hôte ?
Oui, tant que l’hôte est suffisamment récent pour couvrir la plage des versions à activer. Maintenez‑le à jour. Et si le parc passe temporairement sous le seuil ?
Les clients déjà activés restent valides jusqu’à leur expiration. De nouvelles activations peuvent échouer tant que le seuil n’est pas atteint. Intune/MECM avec KMS, possible ?
Oui. Déployez les GVLK et la configuration KMS via scripts/profils, tout en conservant KMS ou ADBA côté infrastructure.
Checklist « prêt pour l’audit »
- Contrat de licences en volume et preuves d’achat archivés.
- Documentation de l’hôte KMS (clé hôte, serveur, sauvegarde de
tokens.dat
). - Inventaire des éditions déployées (Pro/Enterprise/Server), volume vs retail/OEM.
- Politique de bascule MAK claire pour sites isolés.
- Procédure de continuité (VM de secours, alias DNS, export/import de l’activation si réinstallation).
Exemples concrets de commandes par cas d’usage
Cas | Commande | Effet |
---|---|---|
Forcer l’hôte KMS | slmgr /skms kms.corp.local:1688 | Ignore le SRV DNS et contacte l’hôte indiqué. |
Retour à la détection DNS | slmgr /ckms | Supprime l’hôte forcé et revient au SRV _vlmcs._tcp . |
Activer immédiatement | slmgr /ato | Déclenche l’activation sans attendre la planification. |
Afficher l’état détaillé | slmgr /dlv | Canal, compteur, ID d’installation, expiration (180 jours). |
Changer d’édition vers Enterprise | DISM /online /Set-Edition:Enterprise /ProductKey:<GVLK> /AcceptEula | Convertit l’édition et installe la GVLK correspondante (redémarrage nécessaire). |
Ergonomie et opérations quotidiennes
- Tableaux de bord : un simple script PowerShell peut agréger
/dli
ou l’API WMI de la plateforme de protection logicielle pour dresser un état des postes. - Alertes : surveillez le compteur de l’hôte KMS et le taux d’échec d’activation sur 7 jours.
- Changement d’hôte : si vous migrez, maintenez l’ancien en parallèle, publiez le nouveau SRV avec une priorité supérieure, puis retirez l’ancien après propagation.
- Postes nomades : prévoyez une fenêtre de connexion VPN périodique (≤ 180 jours) pour renouveler l’activation.
Résumé opérationnel
GVLK ≠ licence : elle oriente l’activation vers un hôte KMS/ADBA. Avec un contrat VL valide, mettez en place un hôte KMS (ou ADBA), publiez _vlmcs._tcp
en DNS, ouvrez le port 1688, convertissez les éditions si besoin, poussez la GVLK et validez slmgr /ato
. Surveillez le compteur (≥ 25/5) et automatisez via GPO/PowerShell. Pour les sites isolés, optez pour MAK. Avec cette méthode, l’activation Windows devient fiable, reproductible et audit‑ready.
Modèle de procédure interne (copier‑coller)
1) Conformité
- Vérifier le contrat VL et l’accès à la clé hôte KMS.
- Lister les éditions cibles (Pro/Enterprise/Server).
2. Préparer l’hôte
* Installer la clé hôte: slmgr /ipk ; slmgr /ato
* Publier le SRV DNS: _vlmcs._tcp. → :1688
* Ouvrir TCP/1688 sur le pare-feu serveur et réseau.
3. Préparer les images
* DISM /online /Set-Edition: /ProductKey: /AcceptEula
* Sysprep des masters (poste/VDI).
4. Déploiement
* slmgr /ipk ; slmgr /ato
* Vérifier: slmgr /dlv (Status: Licensed).
5. Exploitation
* Supervision du compteur KMS et des journaux.
* Sauvegarde de tokens.dat ; PRA KMS documenté.
6. Dépannage rapide
* nslookup SRV, Test-NetConnection 1688
* slmgr /ckms (retour auto), /skms (forcer), /ato (forcer activation)
Points clés SEO à retenir (pour les lecteurs pressés)
- Activer Windows avec une clé client KMS (GVLK) nécessite un contrat Volume et un hôte KMS/ADBA.
- Seuils : 25 clients / 5 serveurs. Port 1688/TCP. SRV DNS _vlmcs._tcp.
- Renouvellement : tentative toutes les 7 jours, expiration à 180 jours sans contact.
- Alternatives : MAK pour sites isolés, ADBA pour AD moderne.
- Automatisation :
slmgr
,DISM
, GPO, PowerShell, VAMT.