Nouveau Outlook & Exchange on‑premises : état des lieux, solutions et plan d’action

Vous tentez de connecter une boîte aux lettres Exchange Server locale au nouveau Outlook pour Windows ? Voici l’état (juillet 2024), des solutions immédiates, des contournements concrets et une feuille de route pour décider sans bloquer la production.

Sommaire

Connexion d’Exchange Server local (on‑premises) au nouveau Outlook pour Windows

Vue d’ensemble de la question

Depuis l’arrivée du nouveau Outlook pour Windows, de nombreuses équipes IT et utilisateurs finaux cherchent à y rattacher des boîtes aux lettres Exchange Server on‑premises. Les retours sont récurrents : l’ajout d’un compte Exchange local échoue, la pression monte pour basculer vers le nouveau client, les environnements non‑Exchange (IMAP, serveurs propriétaires) compliquent l’authentification (identifiants ≠ adresse e‑mail), et des écarts de parité fonctionnelle émergent (brouillons et autres éléments à déposer dans OneDrive, règles avancées, archivage local, compléments, etc.).

Ce guide synthétise ce qu’il faut savoir, propose des solutions immédiates, des procédures pas‑à‑pas et un cadre de décision pour piloter la transition sans perdre en productivité.

Réponse & Solution

Statut constaté (juillet 2024 dans l’échange)

  • Le nouveau Outlook prend en charge Exchange Online et Outlook.com comme fournisseurs Exchange.
  • Le support d’Exchange Server local (on‑premises) n’est pas disponible.
  • Le paramétrage souhaité (compte Exchange on‑premises) reste disponible dans Outlook classique (Win32). À cette date, le nouveau Outlook était encore indiqué côté produit comme aperçu (Preview) et ne visait pas une parité complète.

Solutions à court terme (pratiques et immédiates)

  1. Rester/Revenir à Outlook classique (Win32)
    • Désactiver le bouton « Essayer le nouveau Outlook » pour préserver la compatibilité avec MAPI/EWS, les profils existants, les compléments (COM et VSTO), les fichiers PST/OST, les règles locales et les fonctionnalités avancées d’Outlook classique.
    • Recommandé pour toutes les boîtes aux lettres Exchange on‑premises et pour les environnements qui exigent une maturité fonctionnelle maximale (archivage local, intégrations tierces, macros, etc.).
  2. Utiliser OWA (Outlook Web App) de votre serveur on‑prem
    • Accès via navigateur, sans changement de client lourd. Très utile en mobilité ou pour des postes où l’on ne souhaite pas déployer le client classique.
    • Limites : expérience hors ligne limitée, dépendance réseau, fonctionnalités réduites vs Outlook classique.
  3. Environnements non‑Exchange ou identifiant ≠ adresse e‑mail
    • Si la messagerie expose IMAP/SMTP, un client IMAP peut dépanner, mais vous perdrez Calendrier/Contacts Exchange, la délégation, les dossiers publics, etc.
    • Si l’identifiant utilisateur n’est pas une adresse e‑mail (ex. DOMAINE\jdupont), étudiez avec l’IT l’alignement d’un UPN/alias au format e‑mail (ex. j.dupont@contoso.com) pour les connexions modernes. À défaut, restez sur Outlook classique.
  4. Brouillons/archivage OneDrive et fonctionnalités manquantes
    • Ces usages sont aujourd’hui plus simples et plus riches dans Outlook classique (export PST, archivage local, règles avancées, flux de travail sur pièces jointes).
    • Contournements : enregistrer manuellement e‑mails/annexes dans un dossier OneDrive, ou utiliser OWA + OneDrive pour l’envoi/stockage des pièces jointes.

Suivi & gouvernance

  • Remonter la demande via les canaux de feedback/communauté pour peser sur la feuille de route.
  • Planifier :
    • Si vous restez on‑premises, standardisez Outlook classique et bloquez la bascule automatique vers le nouveau client.
    • Si une transition vers Exchange Online est envisagée, préparez la migration (identités/UPN, authentification, appareils, archivage, continuité de service, sécurité).

Procédures pas‑à‑pas (IT et utilisateurs avancés)

Désactiver « Essayer le nouveau Outlook » sur un poste

  1. Ouvrez Outlook classique.
  2. Si le basculeur « Essayer le nouveau Outlook » apparaît, laissez‑le désactivé.
  3. Dans Fichier > Options > Général, vérifiez les paramètres d’interface pour éviter la proposition récurrente du nouveau client.

Masquer la bascule vers le nouveau Outlook par stratégie (GPO/Intune)

Pour uniformiser le comportement sur tout le parc, appliquez une stratégie Outlook qui masque le bouton de bascule :

  • GPO (modèles d’administration) : paramètre Masquer le bouton « Essayer le nouveau Outlook » (dans Outlook Options > Général).
  • Registre (via GPO Preferences, Intune, script) :
Clé   : HKCU\Software\Policies\Microsoft\Office\16.0\Outlook\Options\General
Valeur: HideNewOutlookToggle (DWORD) = 1

Déployez au niveau utilisateur. Un redémarrage d’Outlook peut être requis.

Forcer le client par défaut sur Windows

  1. Paramètres Windows > Applications > Applications par défaut.
  2. Assignez Outlook (classique) comme application par défaut pour MAILTO et les extensions .eml / .msg.

OWA : activer un mode hors connexion de secours

Selon la version d’Exchange on‑prem, OWA propose un mode hors connexion (cached) limité :

  1. Depuis OWA, ouvrez Paramètres > Courrier > Général > Accès hors connexion.
  2. Activez la mise en cache locale : pratique pour garder la lecture de messages récents si la connectivité fluctue.

Attention : ce cache n’offre pas les mêmes garanties qu’un fichier OST Outlook classique.

OneDrive : bonnes pratiques avec Outlook classique et OWA

  • Outlook classique : utilisez la fonctionnalité « Enregistrer les pièces jointes » vers un dossier OneDrive synchronisé. Pour automatiser, créez des règles qui déplacent/archivent selon expéditeur, objet, taille, etc.
  • OWA : lors de la rédaction, préférez l’option « Charger vers OneDrive » pour partager des liens plutôt qu’envoyer des copies volumineuses.

Identifiants qui ne sont pas des adresses e‑mail

Beaucoup d’organisations historisent des comptes au format DOMAINE\utilisateur ou prenom.nom sans extension. Pour les connexions modernes multi‑clients, alignez un UPN au format e‑mail :

UPN recommandé    : prenom.nom@contoso.com
Alias SMTP principal : prenom.nom@contoso.com
Exemples hérités  : DOMAINE\pnom / pnom@contoso.local (à éviter côté clients modernes)

Si cette normalisation n’est pas possible rapidement, conservez Outlook classique pour les boîtes locales et évitez le nouveau Outlook.


Tableau décisionnel : quel client pour quel scénario ?

ScénarioNouveau OutlookOutlook classiqueOWA on‑premRecommandation
Exchange Server on‑premisesNon supportéSupport complet (MAPI/EWS)Support navigateurOutlook classique (ou OWA à court terme)
Exchange Online / Microsoft 365SupportéSupportéSupportéAu choix selon besoins de fonctionnalités
IMAP/SMTP (serveur propriétaire)Partiel (mail uniquement)Partiel (selon config)Non applicableClient IMAP dédié ou Outlook classique en dernier recours
Identifiants ≠ adresse e‑mailPeu adaptéAdaptéAdaptéAligner UPN/alias ou rester sur Outlook classique
Archivage local / PSTLimitéCompletLimiter via exportOutlook classique

Parité fonctionnelle : où en est‑on ?

FonctionNouveau OutlookOutlook classiqueImpact
Connexion Exchange on‑premNonOuiBloquant pour les organisations locales
Compléments COM/VSTONon (Web add-ins)OuiValider dépendances métiers avant toute bascule
Règles locales avancéesLimitéOuiConserver Outlook classique si usage intensif
Archivage/PSTLimitéOuiPilotage de la conformité/retention requis
Expérience hors ligneAméliorée mais partielleComplète (OST)Utilisateurs nomades : privilégier classique

Stratégie de continuité : rester on‑premises de manière sereine

  • Standardiser : imposez Outlook classique comme client de référence pour toutes les BAL locales. Documentez la version supportée et le canal de mises à jour.
  • Bloquer la bascule : appliquez GPO/Intune pour masquer le bouton du nouveau Outlook et empêcher une migration accidentelle.
  • OWA prêt à l’emploi : vérifiez l’URL OWA, l’authentification (forms/NTLM/Kerberos), les certificats et l’accès distant sécurisé (reverse proxy/VPN).
  • Formation & communication : fournissez des guides concis « Pourquoi nous restons sur Outlook classique », « Comment ouvrir OWA », « Enregistrer sur OneDrive ».
  • Support : offrez un parcours d’escalade simple pour les demandes de bascule, et un self‑service pour restaurer Outlook classique si l’utilisateur a tenté le nouveau Outlook.

Scénarios non‑Exchange : quand IMAP dépanne (et quand il bloque)

Pour relier une messagerie non‑Exchange, IMAP/SMTP fonctionne comme filet de sécurité. Toutefois :

  • Pas de calendrier/contacts intégrés ; utiliser CalDAV/CardDAV tiers si disponibles.
  • Authentification : évitez le Basic. Si l’infrastructure l’impose, surveillez strictement les mots de passe et l’exposition.
  • Fonctions manquantes : pas de délégation, archivage Exchange, dossiers publics ; alignez les attentes utilisateurs.

OneDrive : modèles d’usage réalistes

  • Capture des preuves : conservez les PDF/annexes dans un dossier OneDrive d’équipe par affaire/dossier.
  • Réduction de la taille des BAL : déplacez pièces volumineuses vers OneDrive et remplacez par des liens de partage (droits lecture par défaut).
  • Archivage sélectif : exportez périodiquement les dossiers historiques en PST avec Outlook classique, puis stockez ce PST dans un espace de conservation défini par la conformité.

Feuille de route : si une migration vers Exchange Online est à l’étude

  1. Identités : normalisez UPN/alias au format e‑mail. Cartographiez les domaines et sous‑domaines.
  2. Authentification : ciblez l’authentification moderne (MFA) et les politiques d’accès conditionnel. Établissez la stratégie de coexistence (staged cutover, hybride).
  3. Inventaire : listez boîtes aux lettres, délégations, boîtes partagées, archives, règles de transport, connecteurs, dossiers publics.
  4. Appareils & mobilité : plan de mise à jour clients, profils mobiles, politiques de protection des données (MDM/MAM).
  5. Transfert et continuité : plan de bascule par lot, fenêtres de migration, supervision, rollback, communication.
  6. Conformité & rétention : validez les politiques de conservation, les étiquettes de sensibilité, l’eDiscovery.
  7. Expérience utilisateur : pilotez sur un groupe restreint, mesurez la satisfaction et itérez avant généralisation.

FAQ : questions que posent vos équipes

Le nouveau Outlook pour Windows prendra‑t‑il en charge Exchange Server on‑premises ?
Au juillet 2024, ce support n’est pas disponible. En attendant, utilisez Outlook classique ou OWA. Faites remonter le besoin via vos canaux habituels.

Dois‑je migrer dès maintenant vers le nouveau Outlook ?
Non si vous dépendez d’Exchange on‑premises ou de fonctionnalités avancées du client classique (compléments COM, règles locales, PST/archivage). Standardisez plutôt Outlook classique.

Nous devons rester on‑premises : que faire pour éviter les interruptions ?
Masquez la bascule via GPO, fixez Outlook classique comme défaut, communiquez des guides OWA/OneDrive, et tenez un plan de secours (restauration du client classique, profil de test).

Nos logins ne sont pas des adresses e‑mail : est‑ce bloquant ?
Pour les clients modernes, oui, cela complique. Alignez un UPN au format e‑mail ou conservez Outlook classique.

IMAP suffit‑il ?
IMAP dépanne pour le courrier, mais vous perdez calendrier/contacts/délégation. À utiliser en dernier ressort ou pour des besoins très simples.


Plan d’exécution en 30 jours

JourActionLivrableResponsable
J 1–3Auditer clients et comptes qui ont tenté le nouveau OutlookInventaire & risquesIT poste de travail
J 4–7Déployer GPO/Intune pour masquer la basculePolicy appliquéeIT poste de travail
J 8–12Normaliser UPN/alias pour les comptes prioritairesPlan d’alignement UPNIdentité/AD
J 13–17Valider OWA (authent, certificats, accès distant)Fiche OWA « prête à l’emploi »Messagerie
J 18–22Former et publier des guides (Outlook classique, OneDrive)Guides PDF / intranetCom’ interne
J 23–30Mettre en place un canal de feedback et un pilote maîtriséBacklog d’améliorationsSupport & PMO

Checklist d’actions rapides

  • Désactiver le nouveau Outlook et maintenir Outlook classique pour toutes les BAL Exchange locales.
  • Vérifier et diffuser l’accès OWA de votre serveur on‑premises.
  • Pour les environnements non‑Exchange, valider une option IMAP (en acceptant ses limites) ou rester sur Outlook classique.
  • Couvrir les besoins d’archivage/OneDrive via procédures ou Outlook classique (export/règles).
  • Centraliser les retours utilisateurs et voter/poster sur le portail de feedback concernant le support d’Exchange on‑premises dans le nouveau Outlook.

Modèle de communication utilisateur (copier‑coller)

Objet : Outlook – Pourquoi nous restons sur le client classique

Bonjour,
Afin d’assurer la stabilité de nos boîtes aux lettres Exchange locales, nous continuons d’utiliser Outlook classique. Le nouveau Outlook pour Windows ne prend pas en charge les comptes Exchange on‑premises (état constaté juillet 2024). Merci de ne pas activer la bascule « Essayer le nouveau Outlook ».

En déplacement, utilisez OWA via votre navigateur. Pour archiver ou partager, privilégiez OneDrive (guide disponible sur l’intranet).

Besoin d’aide ? Contactez le support via le portail habituel.

Merci,
L’équipe IT


Bonnes pratiques d’exploitation

  • Canal de mise à jour contrôlé pour Outlook classique (corrélatez avec tests de non‑régression des compléments).
  • Monitoring des serveurs Exchange : files d’attente, bases de boîtes aux lettres, indexation, OWA/EAS, backups et restauration testée.
  • Durcissement TLS/certificats, relais SMTP, et journaux pour la traçabilité.
  • Politique de conservation alignée avec la conformité (PST gérés, rétention par type d’information).

Résumé exécutif

À la date de juillet 2024, le nouveau Outlook pour Windows ne gère pas les comptes Exchange Server on‑premises. La voie la plus sûre et la plus productive consiste à standardiser Outlook classique, à sécuriser OWA comme solution d’accès web, à encadrer OneDrive pour le partage/archivage, et à préparer méthodiquement une éventuelle migration vers Exchange Online. Cet article vous fournit les procédures, modèles et tableaux d’aide à la décision pour avancer dès aujourd’hui sans rupture.


Mise en garde : les informations ci‑dessus reflètent l’état communiqué dans l’échange de juillet 2024. Si votre contexte évolue (nouvelles versions, annonces), adaptez la stratégie en conséquence et pilotez tout changement via un groupe d’utilisateurs volontaires avant généralisation.

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