Vous avez reçu un message « charl**@engagement.microsoft.com » annonçant un débit ou un blocage ? Voici comment reconnaître l’arnaque, vérifier votre compte Microsoft en toute sécurité, renforcer la protection et signaler correctement le courriel.
Vue d’ensemble de la question
De nombreux utilisateurs rapportent des courriels qui semblent provenir d’adresses telles que charl**@engagement.microsoft.com, MicrosoftTeam <…@engagement.microsoft.com> ou Copilot <…@engagement.microsoft.com>. Le contenu varie : faux débit (par ex. 321 USD pour Microsoft 365), alerte d’utilisation frauduleuse d’Azure, ou tentative de « vérification d’identité » incitant à appeler un numéro surtaxé. Les questions fréquentes sont :
- Ce domaine est‑il réellement utilisé par Microsoft ?
- Comment confirmer s’il s’agit d’une tentative d’hameçonnage ?
- Quelles actions immédiates pour sécuriser son compte Microsoft ?
- Faut‑il transférer ces messages à l’équipe sécurité de Microsoft ?
Réponse rapide : que faire tout de suite
Problème | Solution recommandée | Pourquoi ? |
---|---|---|
Adresse suspecte (prénom ou nom propre avant @engagement.microsoft.com) | Par défaut, traitez le message comme hameçonnage. N’appelez jamais un numéro fourni dans l’email. | Les escrocs usurpent des sous‑domaines crédibles et utilisent des identités « amicales » (Copilot, MicrosoftTeam…). |
Pourquoi ce domaine ? | Le sous‑domaine engagement.microsoft.com peut être associé à des communications marketing (newsletters). Les fraudeurs peuvent : 1) le contrefaire avec un domaine ressemblant, 2) usurper l’en‑tête From , 3) exploiter des listes piratées. | Un email peut « sembler » légitime tout en étant envoyé d’un serveur tiers non Microsoft (visible dans les en‑têtes Received ). |
Vérifier son compte Microsoft | Ouvrez manuellement votre navigateur et tapez account.microsoft.com → Sécurité → Historique d’activités. Désactivez tout transfert automatique dans Outlook (Paramètres → Courrier → Transfert). | Vous contrôlez l’accès sans cliquer sur des liens potentiellement piégés et empêchez le détournement de codes. |
Renforcer la sécurité | Changez le mot de passe (long, unique). Activez la vérification en deux étapes (MFA) et l’app Microsoft Authenticator. Vérifiez l’onglet Modes de paiement. | Réduit la surface d’attaque et bloque la prise de contrôle. |
Que faire du message ? | Ne répondez pas. Dans Outlook : Signaler → « Hameçonnage ». Vous pouvez aussi transférer le message en pièce jointe à phish@office365.microsoft.com. | Le signalement entraîne un durcissement des filtres et protège d’autres utilisateurs. |
Comprendre « engagement.microsoft.com » et pourquoi les arnaques l’exploitent
Les grandes entreprises utilisent des sous‑domaines dédiés aux communications marketing. Cela ne signifie pas qu’un message qui « affiche » ce sous‑domaine est authentique. Les fraudeurs maîtrisent trois techniques principales :
- Usurpation de l’expéditeur (spoofing) : l’adresse
From:
montre …@engagement.microsoft.com mais le message provient d’un serveur tiers (ex. hébergeur compromis). Les en‑têtesReceived
et les résultatsSPF
/DKIM
/DMARC
trahissent l’arnaque. - Typosquatting : domaine visuellement proche (ex. engagеment.microsoft.com avec un « е » cyrillique) ou interversion de lettres. À l’œil nu, la différence est difficile à voir.
- Abus de listes légitimes : une ancienne newsletter compromise peut être utilisée pour pousser un message frauduleux. Même dans ce cas, les appels à numéro surtaxé et les urgences « votre compte sera suspendu » sont des signaux d’alarme.
Règle d’or : Microsoft ne vous demandera pas d’appeler un numéro téléphonique pour « annuler un débit » ni ne vous enverra une facture urgente depuis une adresse personnelle de type prénom@…
Checklist de vérification express
- Le message mentionne un montant atypique (ex. 321 USD) ou une échéance immédiate.
- Présence d’un numéro à appeler ou d’un lien vers un « support » non officiel.
- L’adresse d’expéditeur affiche Copilot ou MicrosoftTeam mais le style/ton est inhabituel.
- Les liens pointent vers un domaine qui n’est pas Microsoft (passez la souris pour voir l’URL réelle ; ne cliquez pas).
- Pièces jointes compressées ou exécutables (
.zip
,.exe
,.scr
). - Fautes de grammaire, mise en forme incohérente, logo pixelisé.
- Le message vous demande de partager un code MFA ou de désactiver la 2FA.
- Vous n’avez jamais utilisé le service facturé (par ex. Azure) mais on vous réclame un paiement.
Analyse technique des en‑têtes : SPF, DKIM, DMARC et « Received »
Si vous savez afficher les en‑têtes complets, vous pouvez confirmer l’arnaque sans risque. Les indices à rechercher :
- SPF : recherche
spf=pass
ouspf=fail
. Unfail
est un très mauvais signe. - DKIM : recherche
dkim=pass
oudkim=none/fail
. Absence ou échec renforce le doute. - DMARC :
dmarc=pass
est attendu pour un envoi correctement authentifié. - Chaîne Received : la première adresse IP émettrice (en bas de la liste) doit correspondre aux plages connues pour Microsoft (souvent 20.x, 40.x, 52.x, 104.x). Une IP d’un FAI grand public ou d’un hébergeur exotique est suspecte.
Où trouver les en‑têtes ?
- Outlook (bureau) : ouvrez le message → Fichier → Propriétés → copiez la zone En‑têtes Internet.
- Outlook sur le web : ouvrez le message → menu … → Afficher les détails du message ou Afficher l’original.
- Gmail : menu ⋮ du message → Afficher l’original.
Authentication-Results: dmarc=fail (p=reject) header.from=engagement.microsoft.com
Received: from example-bell.ca (203.0.113.45) by mx.example.net ...
From: "MicrosoftTeam" <charl****@engagement.microsoft.com>
Subject: Alerte de sécurité - débit 321 USD
Dans l’exemple ci‑dessus, le serveur source (bell.ca) et l’échec DMARC indiquent une usurpation.
Comparatif : message Microsoft légitime vs arnaque
Élément | Légitime | Arnaque (probable) |
---|---|---|
Objet | Information neutre, sans menace, pas d’urgence artificielle. | Urgence : « Dernier avertissement », « Compte suspendu », montant précis (321 USD). |
Expéditeur | Domaine Microsoft correctement authentifié (SPF/DKIM/DMARC : pass). | Domaine ressemblant, ou From Microsoft mais serveur source tiers. |
Appel à l’action | Renvoie vers un portail Microsoft saisi manuellement (ex. account.microsoft.com). | Numéro à appeler, chat « support » externe, formulaire demandant un code MFA. |
Liens | Domaine Microsoft reconnu (vérifiable au survol). | Raccourcisseurs, domaines inconnus ou trompeurs, fautes dans l’URL. |
Pièces jointes | Rares et pertinentes (facture PDF attendue). | Archives, exécutables, fichiers protégés par mot de passe. |
Procédure sécurisée pour vérifier et verrouiller votre compte
Important : tapez toujours l’adresse dans la barre du navigateur, n’utilisez pas de lien du message.
- Rendez‑vous sur account.microsoft.com → Sécurité → Historique d’activités : repérez toute connexion inconnue (lieu, appareil, date).
- Modifier le mot de passe : phrase longue, unique. Évitez la réutilisation.
- Activer/renforcer la MFA : Microsoft Authenticator (notifications) + un second facteur de secours (clé FIDO2 ou TOTP).
- Vérifier les informations de sécurité : numéros, emails de récupération, méthodes d’authentification. Supprimez toute méthode que vous ne reconnaissez pas.
- Fermer les sessions : déconnectez toutes les sessions et obligez la reconnexion.
- Modes de paiement : contrôlez l’historique d’achats, supprimez les cartes inutiles.
- Outlook : règles et transfert : Paramètres → Courrier → Règles / Transfert. Supprimez tout transfert sortant ou règle suspecte (ex. marquer lu et transférer vers un Gmail inconnu).
- Applications connectées : retirez les consentements OAuth non reconnus (applications et services autorisés).
Signaler l’email dans Outlook
- Outlook (bureau) : sélectionnez le message → Accueil → Signalement → Hameçonnage.
- Outlook sur le web : ouvrez le message → Signaler → Hameçonnage.
- Transmettre à Microsoft : joignez le message en .eml et envoyez‑le à phish@office365.microsoft.com.
Que faire si vous avez cliqué, saisi le mot de passe ou appelé ?
Situation | Action immédiate | Délai |
---|---|---|
Vous avez entré votre mot de passe | Changez le mot de passe, déconnectez toutes les sessions, révoquez les tokens OAuth, vérifiez règles/redirects. | Dans l’heure |
Vous avez partagé un code MFA | Révoquez la méthode compromise, activez des approbations MFA plus strictes (numéro d’association), ajoutez une clé FIDO2. | Immédiat |
Vous avez appelé un numéro surtaxé | Coupez l’appel, notez le numéro, contactez votre opérateur pour blocage/contestation des frais. | Immédiat |
Vous avez exécuté une pièce jointe | Déconnectez le PC d’Internet, lancez un scan complet avec l’antivirus, changez les mots de passe depuis un appareil sain. | Dans l’heure |
Cas fréquents : « Copilot », « MicrosoftTeam », prénoms tronqués
Les fraudeurs savent que les marques Copilot et Microsoft 365 sont omniprésentes ; ils maquillent donc des expéditeurs comme Copilot <…@engagement.microsoft.com> ou MicrosoftTeam <…> pour inspirer confiance. Méfiez‑vous en particulier des messages :
- qui vous « abonnent » à une offre Copilot à votre insu ;
- qui parlent de « blocage préventif » d’Azure alors que vous n’utilisez pas ce service ;
- qui affichent un prénom tronqué (ex. charl**) pour simuler un employé.
La présence de ces termes n’est pas une preuve d’authenticité. Concentrez‑vous sur l’authentification du message (SPF/DKIM/DMARC), les liens réels et la nature de la demande (appel téléphonique = drapeau rouge).
Pour les administrateurs Microsoft 365 (locaux/PME/entreprises)
- Soumissions à Microsoft : faites parvenir l’email comme échantillon pour améliorer la détection.
- Quarantaine et Threat Explorer : recherchez la campagne par sujet/expéditeur, purgez les boîtes aux lettres.
- Audit/Recherche de contenu : identifiez les règles de boîte aux lettres suspectes (forward vers externe, suppression automatique).
- Bloquez l’authentification basique et appliquez des politiques d’accès conditionnel (MFA obligatoire, géolocalisation, appareils conformes).
- Security Defaults : si vous n’avez pas de politiques avancées, activez les paramètres de sécurité par défaut.
- Formation utilisateurs : envoyez un mémo simple : « On ne vous demandera jamais d’appeler un numéro ; tapez toujours l’adresse du portail vous‑même. »
Signes classiques de fraude (à mémoriser)
- Urgence artificielle : « temporary hold », désactivation imminente, dernière chance.
- Montant précis à payer/annuler (ex. 321 USD).
- Numéro à appeler, support « partenaire » non vérifiable.
- Pièce jointe inattendue, ou lien qui ne mène pas à un domaine Microsoft.
Conseils supplémentaires pour l’analyse des en‑têtes
- Un SPF/DKIM/DMARC = pass n’est pas une garantie absolue, mais plusieurs échecs (fail/none) sont fortement suspects.
- Comparez l’IP source du premier
Received
avec les plages habituelles pour Microsoft (souvent 20., 40., 52., 104.). Une IP d’un FAI résidentiel pointe vers de l’usurpation. - Surveillez les divergences :
Return‑Path
différent deFrom
, ou domaine d’enveloppe non Microsoft.
Prévenir votre banque et votre opérateur
Si l’email mentionne un mode de paiement ou si des débits suspects apparaissent :
- Contactez immédiatement votre banque pour opposition et remplacement de la carte.
- Demandez à votre opérateur le blocage des numéros surtaxés si vous avez été incité à appeler.
Ressources officielles et signalement
- Microsoft : rubrique « Protégez votre compte contre l’hameçonnage » (recherchez‑la sur le site de support).
- Signalement national : cybermalveillance.gouv.fr (France) ou l’équivalent de votre pays.
- Signalement à Microsoft : adresse dédiée phish@office365.microsoft.com (envoyer le courriel en pièce jointe .eml).
Modèle de signalement (copiez/collez)
Objet : Signalement d’un courriel d’hameçonnage usurpant engagement.microsoft.com
Bonjour,
Je vous transmets en pièce jointe (.eml) un message suspect se présentant comme : « [Objet de l’email] ».
Indices relevés : demande d’appel à un numéro surtaxé, mention d’un débit de 321 USD, échec d’authentification (DMARC : fail).
Merci d’enquêter et d’ajuster vos filtres.
Mémo imprimable (à garder près du poste)
- Ne cliquez pas. Tapez vous‑même account.microsoft.com.
- Numéro à appeler dans un email = arnaque.
- Vérifiez SPF/DKIM/DMARC si possible.
- Activez MFA + Microsoft Authenticator.
- Signalez dans Outlook → Hameçonnage et envoyez à phish@office365.microsoft.com.
- Contrôlez l’Historique d’activités et les Règles Outlook.
- Surveillez vos moyens de paiement.
FAQ
Le domaine engagement.microsoft.com est‑il authentique ?
Il peut être associé à des communications marketing légitimes. Toutefois, l’affichage de ce sous‑domaine ne suffit pas : des escrocs peuvent usurper l’expéditeur ou utiliser un domaine trompeur. Appliquez la méthode de vérification décrite (SPF/DKIM/DMARC, liens réels, absence d’appels téléphoniques).
Le message me demande d’appeler pour « valider mon identité ». Que faire ?
Ne téléphonez pas. Aucun processus de facturation ou de sécurité Microsoft ne requiert un appel sortant à partir d’un email. Connectez‑vous au portail officiel en le saisissant manuellement et vérifiez votre compte.
J’ai reçu une alerte de débit Microsoft 365/ Azure que je ne reconnais pas.
Consultez l’historique des achats depuis votre compte, changez le mot de passe et activez la MFA. Si un moyen de paiement est compromis, contactez votre banque pour opposition.
Puis‑je répondre au message pour demander des précisions ?
Non. Répondre confirme votre adresse aux fraudeurs. Signalez l’email et supprimez‑le.
Le lien du message mène vers login.microsoftonline.com : est‑ce fiable ?
Ce domaine est associé à l’authentification Microsoft, mais ne cliquez jamais depuis un email. Saisissez l’adresse de votre portail à la main. Les fraudeurs redirigent parfois vers des pages imitées ou capturent des jetons.
Dois‑je informer mon service informatique ?
Oui, surtout si vous avez cliqué ou saisi des informations. Ils pourront invalider des sessions, purger des boîtes aux lettres et surveiller l’environnement.
Conclusion
Traitez systématiquement les messages qui semblent provenir de …@engagement.microsoft.com comme suspects par défaut lorsqu’ils exigent un paiement, une action urgente ou un appel téléphonique. Vérifiez la sécurité de votre compte via le portail officiel saisi manuellement, renforcez l’authentification (MFA, méthodes de secours), inspectez l’historique d’activités et les règles Outlook, surveillez vos moyens de paiement et signalez chaque message frauduleux pour aider à tarir la campagne. Avec ces réflexes et cette méthode d’analyse, vous neutralisez l’immense majorité des tentatives d’hameçonnage liées à Microsoft 365.