Vos e‑mails sortants sont soudainement rejetés comme « expéditeur non valide » ? Cette erreur provient de la protection antispam de Microsoft 365 ; suivez ce guide pour débloquer le compte, comprendre la cause et éviter que le problème ne se reproduise.
Blocage d’adresses ou de comptes « expéditeur non valide » dans Microsoft 365
Vue d’ensemble de la problématique
Lorsque la plateforme Microsoft 365 juge qu’un compte, une adresse ou même une adresse IP envoie du spam, elle place cette entité dans la liste des Restricted Entities. Tout message émis est alors rejeté avec l’erreur :This message couldn’t be delivered because the sending email address was not recognized as a valid sender… suspected of sending spam.
Le blocage survient :
- après une fusion‑courrier (mail‑merge) vers quelques dizaines de destinataires ;
- sur plusieurs comptes d’une même société alors que le volume quotidien reste modéré ;
- sur l’adresse d’un particulier (candidat à l’emploi, association) à la suite d’un pic d’activité inhabituel.
Le double enjeu consiste à rétablir le service rapidement et à corriger la pratique d’envoi afin que la sanction ne revienne pas.
Méthode de déblocage rapide
Étape | Action recommandée | Détails utiles |
---|---|---|
Débloquer l’expéditeur | Dans Defender for Office 365 → Email & collaboration → Review → Restricted entities, sélectionnez la boîte aux lettres ou l’adresse IP puis cliquez sur Unblock. | Propagation en général < 60 min. |
Vous n’êtes pas administrateur ? | Transmettez le NDR (rapport de non‑distribution) à votre service IT ; seul un administrateur global ou de sécurité peut lever la restriction. | |
Blocage persistant > 24 h | Ouvrez une demande dans le Centre d’administration Microsoft 365 → Support → Nouvelle demande de service. Un ingénieur Microsoft vérifiera si l’entité est toujours répertoriée ou si un seuil heuristique reste atteint. | La purge automatique intervient après 30 j ; Microsoft peut toutefois restaurer plus tôt. |
Identifier la cause | Consultez : • Rapports → Spam sortant • Message Trace | Relevez le volume exact, les pièces jointes, l’origine des connexions (adresse IP, pays, protocole). |
Empêcher les récidives | • Découpez les envois massifs en lots • Activez MFA, surveillez les connexions suspectes • Implémentez SPF / DKIM / DMARC • Créez une stratégie Outbound spam filter policy avec alertes • Formez les utilisateurs aux bonnes pratiques de campagne |
Pourquoi l’entité a‑t‑elle été bloquée ?
Microsoft 365 combine plusieurs heuristiques :
- Comptage des destinataires : limite quotidienne par organisation ≈ 10 000 ; rafale instantanée recommandée ≤ 30 messages/minute.
- Réputation du domaine : absence ou mauvais alignement SPF / DKIM entraîne un score d’authenticité négatif.
- Contenu du message : liens de désabonnement manquants, mots‑clés marketing agressifs, pièces jointes compressées ou exécutables.
- Compromission : connexion à partir d’une adresse IP ou d’un pays inhabituel suivie d’un pic d’envois.
Analyse détaillée après le déblocage
Valider la propagation
- Envoyez un e‑mail interne à un collègue ; la livraison est quasi instantanée si l’entité est réellement débloquée.
- Testez un envoi externe vers une messagerie grand public (par ex. Outlook.com) avant de relancer votre mailing.
Auditer les journaux
Ouvrez la Recherche unifiée (Compliance → Audit) et filtrez sur l’adresse incriminée. Exportez les événements Send On Behalf Of, Send et Send As ; recherchez :
- envois à heure inhabituelle (nuit, week‑end) ;
- adresses IP inconnues ou localisation hors zone (VPN, proxy) ;
- multipart/form-data ou pièces .html/.js jointes.
Revoir la configuration DNS
Dans votre hébergeur DNS, assurez‑vous que :
- l’entrée SPF contient
include:spf.protection.outlook.com
et qu’aucune seconde entréev=spf1
n’existe ; - deux enregistrements CNAME DKIM (
selector1._domainkey
,selector2._domainkey
) pointent versdomainkey.votre‑domaine.onmicrosoft.com
; - l’enregistrement DMARC a un policy adapté (
p=quarantine
oup=reject
) et unrua
vers une boîte surveillée.
Bonnes pratiques pour un envoi conforme
Gestion des volumes
Exploitez les fonctions de temporisation de votre outil de mailing :
- Word + Outlook : utilisez les champs Rule ou le bouton Delay delivery pour espacer les messages d’au moins 2 s.
- Power Automate : ajoutez l’action Delay / Delay Until et divisez la liste via un Apply to each.
- SMTP applicatif : limitez le MaxConcurrentConnections à 3 et MaxMessagesPerConnection à 20.
Qualité du contenu
- Mettez un objet clair, pertinent ; évitez les MAJUSCULES, points d’exclamation répétés ou emojis multiples.
- Ajoutez un pied de page légal : identité complète, adresse postale, lien de désabonnement.
- Privilégiez le texte brut ou un HTML léger ; bannissez les scripts et styles inline trop verbeux.
- Placez vos images sur un CDN fiable (OneDrive Public / SharePoint) ; ne joignez pas de fichiers volumineux.
Hygiène du parc d’identités
- Activez systématiquement l’authentification multifacteur (MFA) pour tous les comptes, y compris ceux utilisés par des applications.
- Renforcez la stratégie de mot de passe (longueur ≥ 12, pas d’expiration arbitraire si MFA ; bannissez les mots de passe compromis).
- Surveillez les alertes Impossible Travel et Suspicious Inbox Rule dans Defender XDR → Incidents.
Surveillance proactive
Créez une nouvelle stratégie Outbound spam filter policy ciblant All Users mais avec Notifications vers l’équipe IT ; vous recevrez ainsi un e‑mail dès qu’un seuil de réputation est franchi et pourrez intervenir avant la mise en quarantaine.
Cas particuliers et retours d’expérience
Plusieurs adresses bloquées dans la même organisation
Ce schéma indique souvent un vecteur commun :
- un serveur SMTP relay interne compromis (malware spambot) ;
- une campagne mail‑merge identique envoyée par plusieurs collaborateurs, contenant un lien externe signalé comme hameçonnage ;
- un connecteur sortant mal configuré vers un outil de marketing.
Procédez à un scan antivirus du relais, vérifiez les journaux IIS/SMTP, puis isolez toute application tierce qui injecte du courrier dans Exchange Online.
Adresse d’un chercheur d’emploi
Lorsqu’un particulier envoie son CV à de nombreuses entreprises en peu de temps, le taux de rebond augmente ; la réputation chute et l’adresse bascule en entité restreinte. Après déblocage, conseillez :
- d’espacer les candidatures (20 – 30 messages par heure) ;
- d’accompagner le CV d’une adresse secondaire (Gmail, numéro de téléphone) le temps que la réputation se rétablisse ;
- de garder le corps du message concis, sans lien vers des plateformes obscures.
Checklist opérationnelle récapitulative
- Vérifier Restricted entities et débloquer.
- Tester la livraison interne puis externe.
- Tracer les messages sortants et extraire les volumes.
- Revoir SPF/DKIM/DMARC, MFA et alertes.
- Former les utilisateurs, segmenter les campagnes, surveiller en continu.
FAQ
Le déblocage peut‑il être automatisé ?
Non ; Microsoft exige l’approbation d’un administrateur ou d’un ingénieur de support pour des raisons de sécurité.
Augmenter les limites d’envoi est‑il possible ?
Les quotas standards sont fixes. Seuls certains scénarios hybrides (applications métiers, scanners) peuvent obtenir une élévation temporaire après revue manuelle.
Mon SPF est correct ; pourquoi suis‑je tout de même bloqué ?
L’authentification est une condition nécessaire mais non suffisante. Le contenu, la cadence et la réputation historique pèsent tout autant.
Combien de temps la réputation reste‑t‑elle dégradée après un incident ?
La plateforme applique un amortisseur : si aucun nouvel incident n’est détecté durant 30 jours, la note revient progressivement à la normale.
Conclusion
Un blocage « expéditeur non valide » est le signe que la sécurité Microsoft 365 fait son travail. En tant qu’administrateur, votre rôle est double : rétablir vite la communication légitime puis mettre en place des garde‑fous (authentification forte, gouvernance DNS, contrôle des volumes, formation des utilisateurs). Suivez la procédure et les bonnes pratiques détaillées ci‑dessus ; vous réduirez drastiquement le risque que votre organisation soit à nouveau silencieusement mise sur liste noire.