Outlook 365 peut devenir interminablement lent (≈ 3 minutes par action) sur un portable alors qu’un autre PC identique fonctionne. Ce guide relate un cas réel et propose une méthode fiable pour diagnostiquer et corriger, notamment un conflit avec le complément WinZip Courier.
Résumé de la session
Problème rencontré
- Symptôme : chaque action dans Outlook 365 (ouvrir, déplacer, envoyer un message, etc.) prend environ trois minutes sur un portable Dell. Un autre PC, pourtant configuré à l’identique, ne présente aucun ralentissement.
- Contexte : profil Outlook minimal (deux comptes : MSN.com et un domaine personnel), un seul fichier PST d’archives au départ. Pendant le blocage, la charge CPU monte à 100 % sur un seul cœur.
Vérifications et essais déjà effectués
| Action tentée | Résultat |
|---|---|
| Recréation du profil Outlook | Aucun changement |
| SCANPST sur tous les PST | Aucune erreur détectée |
| Réinstallation de Microsoft 365 | Aucun changement |
| Exécution de SFC et mises à jour Windows | Aucun changement |
| Ajout progressif des PST | Le ralentissement apparaît dès que Financial.pst (> 2 Go) est attaché |
Pistes suggérées par le support
- Désactiver les compléments (COM‑Add‑ins) afin de détecter un module tiers fautif.
- Désactiver l’accélération graphique matérielle (Fichier > Options > Général / Options d’affichage selon la version).
- Tester sous un nouveau compte Windows pour écarter un profil utilisateur corrompu.
Solution effective trouvée
- Le complément WinZip Courier était présent dans Outlook.
- À partir d’un PST d’environ 2 Go, ce complément provoquait un gel de ~3 minutes à chaque action.
- Désactivation (ou désinstallation) de WinZip Courier : performances redevenues normales.
- La limite officielle d’un PST Unicode est de 50 Go : la restriction venait donc uniquement du complément.
Informations complémentaires utiles
| Bonnes pratiques | Détails |
|---|---|
Tester Outlook en mode sans échec (Outlook.exe /safe) | Démarre Outlook sans compléments pour confirmer qu’un add‑in est en cause. |
| Mettre à jour / désinstaller les compléments tiers | Vérifier une version corrigée de WinZip Courier ou le remplacer par la fonction « Compresser avant envoi » native d’Outlook. |
| Vérifier la taille et l’intégrité des PST | Compacter (Fichier > Paramètres du compte > Fichiers de données > Paramètres > Compacter maintenant) ou répartir les archives dans plusieurs PST si l’un dépasse 20–30 Go, même si la limite théorique est 50 Go. |
| Accélération graphique introuvable ? | Dans les versions récentes de Microsoft 365, l’option se trouve dans Fichier > Options > Général → Options de l’interface ; sinon, forcer via la clé de registre DisableHardwareAcceleration=1 sous HKCU\Software\Microsoft\Office\<version>\Common\Graphics. |
| S’assurer d’utiliser Office 64 bits | Recommandé si plusieurs PST volumineux (> 10 Go) sont nécessaires. |
Pourquoi Outlook se fige quand un complément s’en mêle
Outlook charge des compléments COM directement dans son processus. Beaucoup de ces modules interceptent les événements d’ouverture, de lecture, d’envoi ou d’ajout de pièces jointes. Lorsqu’un complément réalise des opérations coûteuses de manière synchrone (compression, inspection de contenu, chiffrement, etc.), l’interface d’Outlook est bloquée jusqu’à la fin du traitement.
Dans le cas traité, WinZip Courier compresse et manipule les pièces jointes. À partir d’une certaine taille de PST (≈ 2 Go), la combinaison de l’indexation locale, de la gestion de la messagerie en cache et des hooks du complément entraîne un goulot d’étranglement CPU visible par une utilisation à 100 % d’un seul cœur. Ce profil est typique : l’interface d’Outlook (STA, single‑threaded apartment) reste figée pendant que l’add‑in monopolise le thread UI.
Procédure de diagnostic rapide et reproductible
- Démarrer Outlook en mode sans échec pour neutraliser tous les compléments.
Win + R outlook.exe /safeSi le problème disparaît instantanément, un complément est en cause. - Désactiver tous les compléments, puis les réactiver un par un. Parcours : Fichier > Options > Compléments → Gérer : Compléments COM → Atteindre…. Décochez tout, redémarrez Outlook, puis réactivez chaque module jusqu’à reproduire le gel.
- Vérifier la sensibilité à la taille du PST. Détachez tous les PST, puis rattachez-les progressivement. Dans ce cas, l’attach de Financial.pst (> 2 Go) suffit à déclencher le blocage : indice fort d’un traitement linéaire coûteux côté complément.
- Comparer avec un autre poste « saint ». Si un PC identique n’a pas le souci, listez simplement les compléments sur les deux machines et isolez la différence.
- Désactiver (temporairement) l’accélération graphique. Cette option n’est pas la cause ici, mais elle permet d’éliminer un facteur aggravant d’UI.
- Créer un profil Windows vierge. Si le blocage persiste sans aucun complément, un profil Windows corrompu peut être en cause. Dans notre cas, le mode sans échec a tranché en faveur d’un add‑in.
Résolution pas à pas
Désactiver ou supprimer WinZip Courier dans Outlook
- Ouvrez Fichier > Options > Compléments.
- En bas, dans Gérer : Compléments COM, cliquez sur Atteindre….
- Décochez WinZip Courier (ou sélectionnez‑le et cliquez sur Supprimer si vous souhaitez le retirer intégralement).
- Redémarrez Outlook et validez que l’ouverture, le déplacement et l’envoi de messages redeviennent instantanés.
Désinstaller WinZip Courier au niveau système (option durable)
- Ouvrez les paramètres Windows → Applications → Applications et fonctionnalités.
- Recherchez WinZip Courier, sélectionnez Désinstaller et suivez l’assistant.
- Redémarrez Outlook.
Neutraliser un complément par le Registre (méthode avancée)
À n’utiliser que si vous savez ce que vous faites et après sauvegarde du Registre. Cette méthode permet d’empêcher le chargement d’un add‑in en mettant son LoadBehavior à 0.
HKEY_CURRENT_USER\Software\Microsoft\Office\Outlook\Addins\<NomDuComplement>
HKEY_LOCAL_MACHINE\Software\Microsoft\Office\Outlook\Addins\<NomDuComplement>
HKEY_LOCAL_MACHINE\Software\WOW6432Node\Microsoft\Office\Outlook\Addins\<NomDuComplement>
Valeur DWORD : LoadBehavior = 0
Le nom précis de l’add‑in varie selon l’éditeur. Vous pouvez l’identifier depuis la boîte de dialogue des compléments Outlook.
Gestion saine des fichiers PST volumineux
Même si la limite théorique d’un PST Unicode est de 50 Go, des volumes bien plus modestes procurent de bien meilleures performances et réduisent les risques de corruption. Voici un plan d’action pragmatique.
Compacter les PST
- Dans Outlook, ouvrez Fichier > Paramètres du compte > Fichiers de données.
- Sélectionnez le PST à optimiser → Paramètres → Compacter maintenant.
Segmenter les archives
- Créez un PST par année (Archive_2022.pst, Archive_2023.pst, etc.) pour garder chaque fichier sous 20–30 Go.
- Déplacez en bloc (par filtre de date) les dossiers volumineux comme Éléments envoyés et Boîte de réception.
Éviter les faux diagnostics
- Les antivirus et indexeurs peuvent ralentir temporairement l’accès aux PST. Pour un test court et contrôlé, vous pouvez suspendre l’analyse en temps réel, puis la réactiver immédiatement après validation. Ne laissez jamais ces protections désactivées.
- La reconstruction d’index n’explique pas un gel strictement corrélé à l’attache d’un PST précis, mais elle peut être un bruit de fond. Laissez Windows terminer l’indexation en arrière‑plan.
Paramètres utiles à connaître
| Paramètre | Où le trouver | Quand s’en servir |
|---|---|---|
| Mode sans échec | outlook.exe /safe via Win + R | Valider en 10 secondes si un add‑in bloque l’UI. |
| Accélération graphique | Fichier > Options > Général → Options de l’interface, ou HKCU\Software\Microsoft\Office\<version>\Common\Graphics DisableHardwareAcceleration = 1 | Écarter les freezes d’affichage non liés aux add‑ins. |
| Office 64 bits | Installateur Microsoft 365 (édition 64 bits) | Recommandé si vous manipulez plusieurs PST > 10 Go. |
Lecture de la panne au peigne fin
Le cas étudié présente une signature nette : 100 % CPU sur un seul cœur, gel qui disparaît en mode sans échec, aggravation immédiate dès l’attachement d’un PST spécifique (> 2 Go). Cela oriente vers un add‑in qui effectue un travail CPU‑bound de type compression/chiffrement ou une inspection « deep scan » sur des pièces jointes, déclenchée par un simple accès aux éléments. WinZip Courier étant conçu pour optimiser l’envoi de pièces jointes, il s’insère au cœur du pipeline Outlook. Lorsqu’il traite de gros jeux de données dans le thread de l’interface, chaque action utilisateur devient bloquante.
Ce pattern explique pourquoi réinstaller Office, réparer Windows ou exécuter SCANPST n’ont eu aucun effet : le composant fautif était externe à Outlook, mais chargé en mémoire par lui. La méthode gagnante consiste à neutraliser tous les add‑ins puis à réactiver progressivement jusqu’à retrouver la « pièce coupable ».
Plan d’action recommandé pour des symptômes similaires
- Lancer
outlook.exe /safe: si c’est fluide, suspecter un complément. - Désactiver tous les compléments COM et redémarrer.
- Réactiver un add‑in à la fois en testant à chaque fois l’ouverture d’un message, le déplacement d’un élément et l’envoi d’un e‑mail.
- Lorsqu’un gel réapparaît, confirmer en désinstallant l’add‑in fautif.
- Optimiser et segmenter les PST au‑delà de 20–30 Go.
- Basculer Office en 64 bits si vous manipulez des archives volumineuses.
- Ne pas perdre de temps sur des réinstallations complètes si le mode sans échec règle instantanément le souci : le problème est amont (add‑in), pas dans l’exécutable d’Outlook.
FAQ express
Pourquoi « 100 % sur un seul cœur » et pas sur tous ?
Beaucoup de composants d’Outlook et de ses compléments tournent dans un single‑threaded apartment. Un traitement synchronisé sur le thread UI sature un cœur et fige l’interface.
Dois‑je augmenter la limite des PST par le Registre ?
Non, sauf contrainte spécifique. Même si la limite Unicode est de 50 Go, viser des PST < 30 Go réduit la latence et les risques. Si vous manquez d’espace logique, segmentez plutôt que d’augmenter la limite.
Un antivirus peut‑il causer un gel similaire ?
Oui, temporairement, en scannant des PST. Pour isoler le diagnostic, vous pouvez ponctuellement suspendre l’analyse en temps réel pendant le test, puis la réactiver aussitôt. Ne laissez pas l’antivirus désactivé.
Le problème peut‑il venir d’Outlook lui‑même ?
C’est rare lorsque le mode sans échec supprime le symptôme. La dernière version d’Outlook et un profil propre restent néanmoins des prérequis utiles, mais ne masquent pas un add‑in fautif.
Checklist ultra‑rapide
- 🟢 Mode sans échec → si c’est fluide, pensez complément.
- 🟡 Désactiver WinZip Courier (ou le désinstaller) si des PST > 2 Go sont présents.
- 🟣 Compacter / segmenter les PST (objectif : < 30 Go chacun).
- 🔵 Office 64 bits pour les gros volumes d’archives.
- ⚪ Accélération graphique → test off pour exclure un souci d’UI.
- 🟤 Nouveau profil Windows si le gel persiste même sans add‑ins (cas minoritaire).
Conclusion
Le ralentissement provenait d’un conflit entre WinZip Courier et des PST volumineux. La simple désactivation du complément a restauré les performances ; les autres interventions (réinstallation d’Office, réparations système, SCANPST) n’avaient aucun impact, car elles ne touchent pas au code tiers chargé par Outlook. Pour tout symptôme de gel similaire, la stratégie gagnante est : démarrer Outlook sans compléments, puis réactiver un à un jusqu’à identifier l’add‑in fautif, avant d’optimiser la taille des PST et de vérifier l’édition 64 bits d’Office.
À retenir : si Outlook devient subitement très lent et que la CPU grimpe à 100 % sur un cœur, suspectez d’abord un complément. Dans ce cas précis, WinZip Courier figeait l’application dès qu’un PST dépassait ≈ 2 Go. La désactivation du module a suffi à tout remettre d’équerre.

