Les e-mails « suspension de compte Microsoft » avec bouton « Go to Support » se multiplient. Voici comment reconnaître l’arnaque, protéger votre compte et neutraliser ces messages dans Outlook, avec des procédures concrètes et rapides.
Comprendre ces courriels alarmistes
De plus en plus d’utilisateurs reçoivent des messages prétendument envoyés par Microsoft affirmant qu’un « grand nombre de plaintes » (50, 70, etc.) viserait leur adresse et qu’une suspension imminente du compte serait enclenchée sans « action urgente ». Le message pousse à cliquer sur un bouton « Go to Support » qui mène en réalité vers un site non sécurisé, souvent hébergé sur un domaine sans lien avec Microsoft. Tout concourt à créer un sentiment d’urgence pour vous faire agir sans vérifier.
Exemples de formulations typiques
- « Nous avons reçu 70 plaintes concernant votre compte. Suspension dans 24 heures sans action de votre part. »
- « Votre compte sera verrouillé. Cliquez sur Go to Support pour confirmer votre identité. »
- « Violation de nos conditions. Dernier avertissement. »
Pourquoi il s’agit quasi toujours d’hameçonnage
- Microsoft n’emploie pas ce type d’ultimatum pour des suspensions de compte. Les vraies alertes de sécurité sont visibles après connexion à votre espace de compte et ne vous forcent jamais à suivre un lien externe.
- Le bouton mène vers un domaine non Microsoft (par ex. : « help-support-xxxxx(dot)com », ou un sous-domaine obscur). C’est un indicateur fort d’arnaque.
- Indices esthétiques et linguistiques : fautes, mise en page grossière, logos pixelisés, absence d’adresse postale ou de mentions légales cohérentes.
- Adresse d’expéditeur trompeuse : l’alias peut afficher « Microsoft Support », mais le véritable domaine d’envoi n’appartient pas à Microsoft.
Réponse & solution synthétisées
Étape | Action recommandée | Pourquoi / Commentaire |
---|---|---|
1 | Considérer l’e‑mail comme du phishing et le supprimer | Microsoft n’envoie pas ce type d’ultimatum par e‑mail ; un lien externe non « microsoft.com » est un indice d’arnaque. |
2 | Ne jamais cliquer sur les liens ni répondre | Évite la collecte d’identifiants et le risque de téléchargement malveillant. |
3 | Vérifier vous‑même l’état du compte | Ouvrez un navigateur et saisissez manuellement : account.microsoft.com. Tout problème réel y serait indiqué. |
4 | Changer votre mot de passe | Choisissez une phrase secrète longue et unique, jamais réutilisée ailleurs. |
5 | Se déconnecter de toutes les sessions | Parcours : Compte Microsoft > Sécurité > Options de sécurité avancées > « Me déconnecter partout ». |
6 | Activer ou vérifier l’authentification à deux facteurs (2FA) | Ajoutez au moins deux méthodes (application d’authentification, SMS, e‑mail de secours). |
7 | Mettre à jour les infos de sécurité | Numéro de téléphone et e‑mail de récupération doivent rester valides et accessibles. |
Signes classiques à repérer en un coup d’œil
Indicateur | Version frauduleuse | Version légitime | Action |
---|---|---|---|
Domaine du lien | support‑mícrosoft(dot)com, mѕ‑help(dot)info, redirection vers un hébergeur gratuit | Domaine Microsoft saisi manuellement : account.microsoft.com | Ne cliquez pas ; tapez l’adresse vous‑même dans la barre URL. |
Urgence | Compteur, ultimatum « 24 h » | Tonalité informative, sans menace | Quand c’est pressant, c’est suspect : vérifiez hors e‑mail. |
Orthographe | Fautes, ponctuation inconsistante | Texte soigné | Les erreurs répétées trahissent l’arnaque. |
Expéditeur | Alias « Microsoft » mais domaine exotique | Domaine Microsoft cohérent | Affichez les en‑têtes pour voir le vrai domaine. |
Bouton | « Go to Support » mène hors Microsoft | Liens internes après connexion | Évitez tout bouton non vérifié. |
Procédure détaillée de protection
Supprimer le message suspect
Dans Outlook, sélectionnez le message > menu « Courrier indésirable » > « Phishing ». Cela marque l’expéditeur, améliore les filtres et déplace l’e‑mail. Vous pouvez aussi appuyer sur Supprimer immédiatement.
Vérifier l’état du compte sans risque
- Ouvrez un navigateur.
- Saisissez manuellement account.microsoft.com dans la barre d’adresse.
- Connectez‑vous et consultez la section Sécurité > Activité de connexion. Recherchez toute activité anormale (pays, navigateur, heure).
- Si un blocage réel existe, une alerte et un parcours guidé apparaîtront ici. En l’absence d’alerte, l’e‑mail reçu était une tentative d’hameçonnage.
Changer le mot de passe et renforcer l’authentification
- Depuis Sécurité > Mot de passe, définissez une phrase longue et unique (ex. : quatre mots inattendus et des séparateurs).
- Activez la vérification en deux étapes. Priorisez une application d’authentification et ajoutez un second moyen (SMS, e‑mail de secours) pour les urgences.
- Rendez‑vous dans Options de sécurité avancées et choisissez « Me déconnecter partout » pour invalider d’anciens jetons de session.
- Vérifiez vos méthodes de connexion (appareils approuvés, clés de sécurité, Windows Hello) et supprimez celles que vous n’utilisez plus.
Contrôler les règles et redirections de boîte
Certains fraudeurs ajoutent des règles silencieuses qui transfèrent vos mails ou suppriment des réponses. Dans Outlook :
- Paramètres > Règles.
- Supprimez toute règle que vous n’avez pas créée (ex. : « Transférer tous les messages vers… », « Déplacer les messages contenant “Support” vers Éléments supprimés »).
- Vérifiez l’absence de transfert automatique vers une adresse inconnue.
Configurer des règles anti‑phishing utiles
But | Condition | Action | Remarques |
---|---|---|---|
Filtrer « Go to Support » | Corps contient « Go to Support » et « suspension » | Déplacer vers Courrier indésirable | Surveillez les faux positifs si vous recevez de vraies discussions techniques en anglais. |
Bloquer domaines douteux | Adresse de l’expéditeur contient un domaine non Microsoft récurrent | Bloquer l’expéditeur | Les fraudeurs changent souvent de domaine ; préférez les conditions sur le contenu. |
Marquer les urgences | Objet contient « dernier avertissement » ou « compte verrouillé » | Ajouter une catégorie « À vérifier » + Déplacer vers Courrier indésirable | Utile pour revue hebdomadaire des indésirables. |
Signalement et suivi
- Dans Outlook.com et l’application Outlook : menu Courrier indésirable > Phishing.
- Vous pouvez aussi transférer l’e‑mail tel quel à : phish@office365.microsoft.com et reportphishing@apwg.org.
- Notez la date, l’objet et l’adresse d’envoi pour d’éventuelles démarches internes (RSSI, support de votre entreprise).
Actions rapides si vous avez cliqué
Situation | Actions immédiates | Pourquoi |
---|---|---|
Vous avez saisi votre mot de passe | Changez le mot de passe du compte Microsoft depuis account.microsoft.com, déconnectez toutes les sessions, activez/validez la 2FA | Empêche l’accès prolongé de l’attaquant et coupe les connexions existantes. |
Vous avez ouvert une pièce jointe | Déconnectez‑vous d’Internet, lancez un scan antivirus complet, supprimez la pièce jointe et videz la corbeille | Réduit le risque de persistance d’un logiciel malveillant. |
Vous avez simplement ouvert l’e‑mail | Supprimez et signalez le message, videz Courrier indésirable | La simple ouverture est généralement sans conséquence si aucune pièce jointe n’a été exécutée et aucun lien suivi. |
Vous ne pouvez plus vous connecter | Utilisez la procédure de récupération du compte Microsoft, répondez aux questions d’identification, préparez une pièce d’identité si demandé | Permet de reprendre le contrôle légal du compte. |
Bonnes pratiques pour un compte Microsoft plus sûr
- Mots de passe uniques : ne réutilisez jamais la même combinaison ailleurs. Un gestionnaire de mots de passe simplifie ce point.
- 2FA robuste : privilégiez une application d’authentification plutôt que le SMS seul. Conservez des codes de secours hors ligne.
- Informations de sécurité à jour : testez votre e‑mail et votre numéro de secours au moins deux fois par an.
- Mises à jour : maintenez Windows, navigateur, extensions et antivirus à jour.
- Hygiène e‑mail : méfiez‑vous des pièces jointes compressées, des macros et des invitations inattendues.
Erreurs d’évaluation courantes
- Se fier à l’icône « expéditeur approuvé » : cet indicateur peut être contourné. Fiez‑vous au contenu et au domaine réel.
- Confondre alias et domaine réel : « From: Microsoft Support » n’est pas une preuve. Affichez les en‑têtes pour voir « Return‑Path », « Reply‑To », « Message‑ID ».
- Cliquer depuis le mobile : sur téléphone, il est plus difficile de voir le domaine complet. Préférez la vérification sur ordinateur.
Exemples de sujets et expressions à risque
- « Votre compte Microsoft sera suspendu »
- « 70 plaintes reçues – dernière chance »
- « Go to Support to keep your account active »
- « Violation des conditions : confirmez vos informations »
Checklist de remédiation express
Action | Statut | Notes |
---|---|---|
Supprimer et signaler l’e‑mail | ||
Changer le mot de passe | Phrase secrète unique et longue | |
Activer/valider la 2FA | Deux méthodes au minimum | |
Se déconnecter partout | Options de sécurité avancées | |
Vérifier l’activité récente | Connexions, appareils, sessions | |
Contrôler règles et transfert | Supprimer toute règle inconnue | |
Mettre à jour infos de sécurité | Numéro et e‑mail de récupération |
Conseils pour les environnements professionnels
Si vous gérez des comptes professionnels (Microsoft 365/Entra), adoptez une démarche structurée :
- Réinitialisez le mot de passe et imposez la reconnexion.
- Révoquez les sessions et vérifiez les connexions inhabituelles (localisations, adresses IP, appareils).
- Forcez la réinscription MFA en cas de doute sur les méthodes d’authentification existantes.
- Auditez les règles de boîte aux lettres (transferts externes, règles de suppression), ainsi que les autorisations déléguées.
- Surveillez le phishing ciblé par mots‑clés récurrents (« Go to Support », « suspension », « urgent »), mettez en place des règles de transport adaptées.
- Formez les équipes avec des campagnes de sensibilisation et des simulations contrôlées.
Questions fréquentes
Microsoft peut‑il suspendre un compte par simple e‑mail ?
Une communication peut annoncer un problème, mais l’action se déroule après connexion sécurisée à votre compte. Toute demande d’« urgence » via un bouton externe est suspecte.
Comment vérifier un lien sans cliquer ?
Sur ordinateur, survolez le lien avec la souris : observez l’adresse complète affichée en bas de votre navigateur. Si elle ne correspond pas à un domaine Microsoft légitime, abstenez‑vous.
J’ai reçu l’e‑mail sur une adresse qui n’a pas de compte Microsoft
C’est un signe supplémentaire d’arnaque : les pirates envoient en masse. Supprimez, signalez, et ne répondez pas.
Un e‑mail de « suspension » peut‑il être authentique ?
Très rarement et jamais avec un bouton vers un site externe non Microsoft. La bonne démarche consiste à ouvrir un nouvel onglet et à taper account.microsoft.com puis à vérifier les alertes depuis l’espace Sécurité.
Rappel des points essentiels
- Un bouton « Go to Support » pointant hors de l’écosystème Microsoft est un signal d’alarme majeur.
- Ne cliquez jamais ; tapez vous‑même l’adresse du portail de compte dans la barre d’URL.
- Changez votre mot de passe, activez la 2FA, déconnectez les sessions, et contrôlez les règles de boîte.
- Signalez systématiquement pour aider les filtres à s’améliorer.
Ressources d’autodéfense supplémentaires
- Analyse d’en‑têtes : cherchez « Return‑Path », « Received », « Reply‑To » incohérents.
- Domaines homographes : certaines lettres peuvent être remplacées (ex. : « í » au lieu de « i »). Méfiez‑vous des ressemblances trompeuses.
- Habitude salvatrice : quand un e‑mail exige une action urgente sur votre compte, ne cliquez pas ; ouvrez un nouvel onglet et connectez‑vous par vos favoris ou en tapant l’adresse exacte.
En appliquant cette méthode (vérification indépendante, renforcement de la sécurité et signalement), vous neutralisez efficacement les arnaques « suspension de compte Microsoft » et réduisez drastiquement le risque d’intrusion.