Vous possédez Windows Server 2019 Standard (licence Open réf. 9EM‑00652) et des CAL utilisateur valables pour 2019/2022. Pouvez‑vous passer à Windows Server 2022 Standard sans racheter ? Voici les règles Microsoft, les méthodes d’upgrade et un plan d’action pas à pas.
Peut‑on passer d’une licence Windows Server 2019 Standard à Windows Server 2022 Standard ?
Vue d’ensemble de la question
L’environnement de départ est un hôte sous Windows Server 2019 Standard. La licence a d’abord été identifiée comme OEM, puis corrigée : c’est finalement une licence Open (référence 9EM‑00652), et les CAL utilisateur associées couvrent explicitement 2019/2022. L’objectif est de savoir s’il est possible d’installer, ou de mettre à niveau vers, Windows Server 2022 Standard sans rachat de licences.
Réponse & solutions
Le droit de monter de version dépend du type de licence et de la présence (ou non) d’une Software Assurance (SA) active au moment où la version 2022 est devenue disponible. Les CAL, elles, obéissent à une logique simple : une CAL d’une version N autorise l’accès à N et aux versions antérieures, mais pas aux versions supérieures.
Scénario de licence | Droit de mise à niveau | Action recommandée |
---|---|---|
OEM (hypothèse initiale) | Aucun droit d’upgrade ; la licence est liée à la version livrée et au matériel d’origine. | Acheter une licence 2022, puis réaliser une installation propre ou une mise à niveau après activation de la nouvelle clé. |
Open, licence perpétuelle (situation réelle) | Droit d’installer la version la plus récente disponible uniquement si la licence est couverte par la SA (ou si le contrat comprenait des droits de nouvelle version actifs lors de la sortie de 2022). Vos CAL 2019/2022 restent valides pour un hôte 2022. | Télécharger les médias 2022 depuis le Volume Licensing Service Center (VLSC), puis au choix : 1) mise à niveau sur place (conserve rôles/données), 2) installation propre (migration via Windows Server Migration Tools). Si aucune SA n’était active, acquérir la licence 2022 avant l’installation. |
Conclusion rapide :
— Licence OEM : pas de droit de nouvelle version → nouvelle licence 2022 requise.
— Licence Open réf. 9EM‑00652 : upgrade possible si vous aviez la SA active couvrant la sortie de 2022 (vos CAL 2019/2022 conviennent déjà). À défaut de SA, il faut une licence 2022.
Informations complémentaires utiles
Vérifications préalables
- Contrat/licence : connectez‑vous au VLSC et vérifiez que des clés 2022 (MAK ou KMS) sont listées pour votre contrat Open. Si elles apparaissent, c’est un indicateur fort que vos droits de nouvelle version sont actifs.
- Software Assurance : confirmez la période de validité. Une SA expirée avant la disponibilité de 2022 ne confère pas de droit à 2022.
- Compatibilité matérielle : plateforme x64, firmware UEFI (recommandé), TPM 2.0 conseillé, jeux d’instructions CPU à jour, BIOS/UEFI et microcodes récents.
- Espace disque : prévoyez une marge confortable (au moins 20 Go libres sur la partition système) pour une mise à niveau sur place.
- Inventaire applicatif : dressez la liste des rôles et applications (AD DS, DNS, DHCP, Hyper‑V, IIS, services de fichiers, agents de sauvegarde, antivirus, pilotes NIC/RAID).
- Plan de sauvegarde : image système complète, sauvegardes applicatives (SQL/Exchange/etc.), export des configurations (DHCP, GPO, IIS), bare-metal recovery validé.
Méthodes de migration
- Mise à niveau sur place : depuis Windows Server 2019, montez le média 2022 et lancez setup.exe → Upgrade. Ce chemin conserve comptes, rôles et données. Il est supporté pour passer de 2019 Standard à 2022 Standard, dans la même langue/architecture.
- Installation propre : installez 2022 sur un nouveau volume/serveur, rejoignez le domaine, puis migrez/retirez les rôles (par ex. transfert FSMO, migration DHCP, bascule de partages, réplication DFS, export/import IIS). C’est le choix le plus sûr pour des rôles critiques ou des serveurs « chargés » historiquement.
Compatibilité des CAL
Règle de base : une CAL doit être d’une version égale ou supérieure à celle du serveur. Vos CAL « 2019/2022 » couvrent donc un serveur 2022.
Type de CAL | Accès au serveur 2016 | Accès au serveur 2019 | Accès au serveur 2022 |
---|---|---|---|
CAL 2016 | Oui | Oui | Non |
CAL 2019 | Oui | Oui | Non |
CAL 2022 | Oui | Oui | Oui |
Bonnes pratiques
- Test de pré‑production : dupliquez la VM/serveur dans un labo, répliquez les rôles et validez la mise à niveau en amont.
- Période de maintenance : planifiez un créneau avec fenêtres de rollback définies.
- Pilotes & firmwares : mettez à jour NIC/HBA/RAID et firmware avant la bascule.
- Mécanismes d’activation : préparez la clé MAK 2022 ou la configuration KMS (clé hôte KMS capable d’activer 2022).
Décider en 60 secondes : la matrice de décision
Question | Si OUI | Si NON |
---|---|---|
Votre licence Open (9EM‑00652) est‑elle couverte par une SA active couvrant 2022 ? | Upgrade autorisé sans achat supplémentaire : téléchargez les médias 2022 et procédez. | Pas de droit de nouvelle version : acquérir une licence Windows Server 2022 (ou souscription équivalente) avant installation. |
Des clés 2022 (MAK/KMS) figurent‑elles dans votre portail VLSC ? | Indicateur positif : vous avez les droits pour 2022. | Indicateur négatif : droits probablement absents/expirés → vérifier le contrat ou contacter le revendeur. |
Vos CAL sont‑elles 2022 (ou explicitement « 2019/2022 ») ? | OK : elles couvrent l’hôte 2022. | À mettre à niveau : des CAL 2019 ne suffisent pas pour accéder à un serveur 2022. |
Procédure détaillée — mise à niveau sur place (2019 → 2022)
- Inventorier et sauvegarder : listez rôles/fonctionnalités (Server Manager ou
Get-WindowsFeature
), exportez la config des rôles (DHCP, GPO, IIS), effectuez une sauvegarde « bare‑metal » et des sauvegardes applicatives. - Nettoyer l’image : éliminez les composants obsolètes et corrigez d’éventuelles incohérences.
DISM /Online /Cleanup-Image /StartComponentCleanup DISM /Online /Cleanup-Image /RestoreHealth sfc /scannow
- Préparer l’activation : notez votre clé MAK 2022 ou vérifiez la disponibilité KMS. Si vous utilisez KMS, assurez‑vous que l’hôte KMS dispose d’une clé hôte capable d’activer des clients 2022.
- Lancer l’upgrade : montez l’ISO de Windows Server 2022, exécutez
setup.exe
, choisissez « Télécharger les mises à jour » si le serveur a accès à Internet, sélectionnez Upgrade, conservez les applications et les données. Vérifiez que l’édition détectée est Standard. - Post‑installation : appliquez toutes les mises à jour de qualité, installez/actualisez les pilotes, revalidez la présence des rôles et la santé des services (AD, DNS, DHCP, IIS, Hyper‑V, réplication).
- Activer : activez avec la clé MAK ou laissez le client contacter KMS. Vérifiez l’état :
slmgr.vbs /dlv
- Validation : exécutez des tests fonctionnels (authentification AD, résolution DNS, baux DHCP, partages SMB, sites IIS, sauvegardes, supervision) et surveillez les journaux (Event Viewer).
Astuces : effectuez l’upgrade depuis une session console locale ou iDRAC/iLO pour éviter les coupures RDP ; suspendez temporairement l’antivirus ; débranchez les périphériques USB non essentiels ; désinstallez les agents incompatibles puis réinstallez leurs versions 2022.
Procédure détaillée — installation propre (migration contrôlée)
- Déployer 2022 sur un nouveau volume/serveur, appliquer les correctifs, joindre le domaine.
- Migrer les rôles :
- AD DS : joindre en contrôleur de domaine additionnel, répliquer, transférer les rôles FSMO, augmenter l’OS au besoin, puis rétrograder l’ancien DC.
- DHCP : exporter/importer (
netsh dhcp server export/import
) ou via la console. - Fichiers/DFS : répliquer et basculer les partages (DFS‑R / robocopy mirroring) ; conserver les ACL NTFS.
- IIS : exporter la configuration (
appcmd add backup
/appcmd restore backup
), migrer sites et certificats. - Hyper‑V : déplacer les VM (Live Migration/Storage Migration) et mettre à jour la configuration version des VM après validation.
- Basculer la production : rediriger les clients, mettre à jour les enregistrements DNS et les cibles DFS, arrêter proprement les services de l’ancien serveur.
- Décommissionner l’ancien hôte après période d’observation et sauvegarde finale.
Critère | Mise à niveau sur place | Installation propre |
---|---|---|
Temps d’arrêt | Souvent plus court | Planifié et maîtrisé |
Risque de dette technique | Peut conserver des « scories » | Environnement propre |
Complexité de migration | Faible à moyenne | Moyenne à élevée selon rôles |
Retour arrière | Basé sur restauration image | Simple : rebascule vers l’ancien |
Activation, clés et KMS / MAK
- Clé MAK 2022 : une clé unique par serveur, activation en ligne/téléphone.
- Activation KMS : nécessite un hôte KMS disposant d’une clé hôte compatible 2022. Les clients (serveurs 2022) s’activeront automatiquement si l’enregistrement DNS
_VLMCS
est présent et si les seuils KMS sont satisfaits. - AVMA (Hyper‑V) : si vous exécutez des VM Windows Server dans Hyper‑V Datacenter, l’Automatic Virtual Machine Activation peut s’appliquer (pas au Standard nu).
- Contrôle d’état : vérifiez la licence et l’édition via
slmgr.vbs /dlv
etwinver
.
Points d’attention par rôle serveur
Rôle | Avant la bascule | Après la bascule |
---|---|---|
Active Directory DS | Vérifier la santé (dcdiag /repadmin ), sauvegarde de l’état du système, niveau fonctionnel. | Aucune nouveauté de niveau fonctionnel spécifique à 2022 ; revalider la réplication et les FSMO. |
DNS/DHCP | Exporter la config, noter les étendues et options. | Importer, vérifier les baux et l’inscription dynamique, monitorer les journaux. |
Fichiers/DFS | Inventorier partages/quotas/ACL, vérifier l’espace. | Confirmer l’accès et l’héritage ACL, relancer l’indexation si nécessaire. |
IIS | Recenser modules, versions .NET, bindings/certificats. | Tester sites, réappliquer certificats, ajuster les pools d’applications. |
Hyper‑V | Mettre à jour l’intégration, plan de migration des VM. | Mettre à niveau la version de configuration des VM et vérifier la compatibilité des sauvegardes. |
RDS | Vérifier la version des CAL RDS (distinctes des CAL Windows Server). | Un hôte RDS 2022 nécessite des CAL RDS 2022 ou plus récentes. |
Licences : rappels essentiels (Open vs OEM)
- OEM : liée au matériel et à la version ; pas de droit de nouvelle version. Les downgrades peuvent être permis, mais pas l’upgrade.
- Open (réf. 9EM‑00652) : licence perpétuelle correspondant à Windows Server 2019 Standard. Le droit d’installer 2022 dépend d’une SA active au moment de la sortie de 2022. Sans SA, il faut acheter la licence 2022.
- CAL : une CAL doit être ≥ à la version du serveur. Vos CAL « 2019/2022 » couvrent l’accès à un serveur 2022.
- Modèle par cœurs : Standard est licencié par cœurs physiques (min. 8 cœurs par CPU, 16 cœurs par serveur), avec droit à jusqu’à 2 OSE par attribution complète de cœurs (dans la limite des conditions en vigueur).
Check‑list opérationnelle
- Valider les droits : présence d’une clé 2022 dans VLSC ou SA active couvrant 2022.
- Vérifier les CAL : CAL 2022 (ou explicitement « 2019/2022 »).
- Sauvegarder : image système, états appli, exports de configuration.
- Mettre à jour : firmwares, pilotes, agents.
- Choisir la méthode : in‑place (rapide) ou clean install (propre).
- Plan de rollback : scénario de retour documenté.
- Activer & tester : activation MAK/KMS, tests de bout en bout, monitoring.
FAQ express
Puis‑je utiliser ma clé 2019 pour activer 2022 ?
Non. L’activation d’un hôte 2022 requiert une clé 2022 (MAK, KMS client ou AVMA selon le contexte). Les droits d’upgrade portent sur l’éligibilité, pas sur la clé elle‑même. Mes CAL 2019 suffisent‑elles pour un serveur 2022 ?
Non. Une CAL 2019 n’autorise pas l’accès à 2022. Vos CAL « 2019/2022 » indiquent typiquement que vous disposez de CAL 2022 (rétrocompatibles vers 2019), ce qui convient. La mise à niveau sur place 2019 → 2022 est‑elle supportée ?
Oui, tant que l’édition et la langue sont identiques, que la machine est saine et que vous respectez les prérequis. Pour des rôles sensibles, préférez une installation propre. Que faire si je n’ai pas de SA active ?
Acquérir une licence Windows Server 2022 Standard (ou une offre de souscription équivalente) avant de procéder à l’installation/migration. Les CAL doivent aussi être conformes. Dois‑je élever le niveau fonctionnel AD après la bascule ?
Windows Server 2022 n’introduit pas de nouveau niveau fonctionnel obligatoire ; vous pouvez rester sur les niveaux 2016/2019. Évaluez l’élévation séparément si nécessaire.
Étapes de validation post‑migration
- Intégrité système (
sfc /scannow
), mises à jour Windows, pilotes. - Services critiques : AD / DNS / DHCP, réplications DFS, partages SMB, sites IIS.
- Authentification et accès : tests avec plusieurs comptes et groupes.
- Supervision : intégrer le nouvel hôte au monitoring/alerting, vérifier les journaux d’événements critiques.
- Sauvegardes : première sauvegarde complète post‑bascule et tests de restauration.
Résumé exécutif
Si votre licence est OEM, il n’y a pas de droit de nouvelle version : une licence 2022 est nécessaire. Si votre licence est Open (réf. 9EM‑00652) : l’upgrade vers Windows Server 2022 Standard est autorisé si et seulement si vous disposiez d’une Software Assurance active ou de droits de nouvelles versions couvrant 2022. Vos CAL 2019/2022 sont déjà compatibles avec un hôte 2022. Préparez vos médias/clefs via le VLSC, sauvegardez, puis choisissez l’upgrade sur place (rapide) ou l’installation propre (plus sûre pour les rôles critiques) selon vos contraintes.
Plan d’action prêt à l’emploi
- Confirmer les droits 2022 (SA active ou clés 2022 visibles dans VLSC).
- Vérifier CAL 2022 pour tous les utilisateurs/appareils concernés.
- Effectuer inventaire + sauvegardes + fenêtre de maintenance.
- Choisir in‑place ou clean install selon le risque.
- Préparer MAK/KMS, mettre à jour pilotes/firmwares.
- Procéder, activer, mettre à jour, tester, surveiller.
En résumé : Licence OEM ? Pas d’upgrade. Licence Open réf. 9EM‑00652 ? Upgrade possible si la SA couvrait 2022. Vos CAL 2019/2022 sont déjà compatibles. Téléchargez Windows Server 2022, sauvegardez, puis effectuez la mise à niveau ou une installation propre selon vos besoins.