Réactiver Windows 10/11 après réinstallation : évitez les scripts PowerShell KMS et suivez la méthode officielle

Après avoir cloné ou remplacé un disque dur par un SSD et procédé à une réinstallation « propre » de Windows 10 ou Windows 11, beaucoup d’utilisateurs découvrent que l’activation ne suit pas. Pour aller au plus simple, certains collègues ou tutoriels YouTube proposent de lancer la commande irm <url> | iex : en clair, le shell PowerShell télécharge puis exécute un script inconnu censé « ré‑activer » Windows via un serveur KMS pirate. Avant de cliquer sur Entrée, il est vital de comprendre pourquoi cette solution est illégale, risquée pour la sécurité et surtout inutile si l’on suit les méthodes d’activation officielles. L’objectif de cet article est de détailler les implications juridiques et techniques du script KMS, d’expliquer le fonctionnement réel des licences (OEM, Retail, numérique), puis de fournir une feuille de route pas à pas pour récupérer ou transférer l’activation en toute conformité.

Sommaire

Vue d’ensemble : pourquoi Windows se désactive après une réinstallation ?

Le service d’activation de Microsoft identifie une installation grâce à un « ID matériel » (Hardware ID) dérivé de plusieurs composants du PC. Quand vous remplacez la carte‑mère ou, depuis Windows 10 1903, certains périphériques critiques, l’ID change et la licence antérieure n’est plus reconnue. Le simple échange d’un disque dur ne devrait pas invalider l’activation ; cependant, si vous procédez à une clean‑install sans connexion à internet ou en supprimant toutes les partitions OEM, Windows peut ne plus retrouver la clé stockée dans l’UEFI, et l’assistant d’activation se retrouve alors sans aucune information de licence valide.

Le script irm … | iex : que fait‑il réellement ?

  • Fonctionnement : la cmdlet curl (alias Invoke‑RestMethod / irm) télécharge un fichier texte depuis un serveur public avant de le passer directement à iex (Invoke‑Expression), qui exécute le code PowerShell en mémoire.
  • Origine : ces scripts ne proviennent pas de Microsoft. Ils installent ou contactent un « serveur KMS de substitution » servant à générer de faux tickets d’activation. Le plus connu est Mass Grave / KMS VL ALL AIO. Rien ne garantit l’intégrité du code téléchargé ; il peut être modifié à tout moment pour injecter des crypto‑miners ou keyloggers.
  • Légalité : contourner délibérément la protection d’un logiciel payant constitue une violation des Conditions d’utilisation Microsoft et des lois sur le droit d’auteur. Dans la plupart des pays européens, l’usage d’un crack KMS expose à des poursuites civiles (dommages et intérêts) et, en cas de revente ou usage professionnel, à des sanctions pénales.
  • Conséquences techniques : Windows peut détecter une activation pirate, forcer la désactivation, afficher un watermark permanent et bloquer certaines options (personnalisation, mises à jour spécifiques). Des outils de sécurité entreprise comme Microsoft Defender Endpoint repèrent déjà la signature de ces scripts.

Tableau récapitulatif des problèmes et solutions

Problème rencontréExplicationsSolutions légales / bonnes pratiquesAction immédiate
Script irm … | iexTélécharge et exécute un script tiers non affilié à Microsoft ; réalise un contournement KMS → activation illégale.Respecter la licence. Supprimer tout serveur KMS pirate. Réinstaller proprement si nécessaire.Ne pas l’utiliser.
Licence OEM Windows 7/8Clé parfois collée sur l’étiquette COA (Win 7) ou injectée dans l’UEFI (Win 8+). Hors programme « Licence numérique » originelle.Retrouver l’étiquette COA ou extraire la clé UEFI avec ShowKeyPlus. Saisir la clé manuellement dans Paramètres → Système → Activation.Recherche de la clé.
Fin de la mise à niveau gratuite W7/8 → W10/11Microsoft a officiellement fermé le « free upgrade » le 31 octobre 2023.Achat d’une clé Windows 10/11 ou retour sur l’OS d’origine avant upgrade.Prévoir un budget licence.
Licence Retail Windows 7 Pro non reconnueLes serveurs d’activation bloquent désormais les clés W7 Retail pour W10/11.Essayer l’activation téléphonique (slui 4) pour W7, contacter le support Microsoft avec la preuve d’achat, envisager l’acquisition d’une licence moderne.Dossier factures.
Migration licence numérique liée au compte MicrosoftDepuis W10, l’activation peut être associée au compte (MSA) .Se connecter avec le même MSA, puis Dépanner depuis Activation. Choisir « J’ai changé de matériel… ».Connexion internet requise.
Clé absente via wmicLa commande n’affiche rien si la clé est protégée par l’UEFI ou si l’appareil utilise un type de licence différent (Digital Entitlement).Utiliser ShowKeyPlus ou un script PowerShell tel que Get-WindowsKey. Vérifier le BIOS/UEFI.Extraction clé.

Comprendre les différents modèles de licence Windows

Licence OEM (Original Equipment Manufacturer)

Apposée par le constructeur, elle est liée à vie à la carte‑mère. Dès qu’un changement matériel majeur est détecté, l’activation disparaît. Rien n’empêche toutefois de remplacer le disque ou la RAM ; dans ce cas, Windows devrait se réactiver automatiquement si la clé OEM est conservée dans l’UEFI ou si elle est resaisie manuellement.

Licence Retail (boîte ou eshop)

Transférable d’un PC à l’autre, à condition d’ôter l’activation de l’ancien appareil (slmgr /upk) avant d’installer sur le nouveau. Les vieux numéros de série Windows 7 ou 8 n’accordent plus, depuis fin 2023, la mise à niveau gratuite vers Windows 10/11.

Licence numérique liée au compte Microsoft

Introduite avec Windows 10. Une fois l’activation aboutie, elle est inscrite dans les serveurs Microsoft et associée à votre compte Microsoft. Après un changement de disque ou même de carte‑mère, vous pouvez réactiver Windows via l’outil de dépannage (Troubleshooter) tant que vous utilisez le même compte et que le nombre d’activations reste raisonnable.

Volume Licensing / KMS (Key Management Service)

Réservé aux entreprises. Un serveur KMS interne valide les machines sur un réseau fermé. Les scripts KMS VL ALL AIO imitent cet environnement pour les particuliers : c’est là toute l’illégalité.

Étapes officielles pour réactiver Windows après réinstallation

  1. Identifier le type de licence slmgr /dli # résumé slmgr /dlv # détails complets
  2. Tenter l’activation automatique en ligne
    Laissez Windows connecté à internet quelques minutes après l’installation. Si une clé OEM UEFI est détectée, l’ID matériel se régénère et l’activation se fait sans intervention.
  3. Résoudre via le compte Microsoft
    Paramètres → Système → Activation → Dépanner → « J’ai changé de matériel sur ce périphérique ». Sélectionnez l’appareil correspondant dans la liste, puis validez.
  4. Entrer manuellement la clé de produit
    Si vous avez noté ou scanné votre étiquette COA (Win 7) ou sauvegardé la clé Retail, saisissez‑la : Paramètres → Système → Activation → Modifier la clé.
  5. Activer par téléphone
    Exécutez slui 4, choisissez votre pays, appelez le numéro indiqué et lisez le Installation ID au serveur vocal. Vous recevrez un Confirmation ID à taper dans la fenêtre.
  6. Contacter le support Microsoft
    Munissez‑vous de la preuve d’achat (facture, coffret, mail eshop). Le technicien peut générer une nouvelle clé ou réinitialiser le compteur d’activations.
  7. Dernier recours : acheter une clé authentique
    Privilégiez les canaux officiels (Microsoft Store, revendeurs partenaires). Évitez les places de marché vendant des « clés OEM » à 5 €. Il s’agit souvent de licences volées ou MSDN, susceptibles d’être annulées à tout moment.

Questions fréquentes

QuestionRéponse courte
Changer seulement le disque dur annule‑t‑il la licence ?Normalement non ; l’activation devrait se rétablir seule avec internet.
Je n’ai plus l’étiquette COA, que faire ?Essayez ShowKeyPlus ; si la clé n’existe pas, il faudra racheter une licence.
Les clés eBay à 2 € sont‑elles légales ?Non, ce sont des clés volées ou MSDN. Elles peuvent être bloquées sans préavis.
Un crack KMS peut‑il être détecté par Microsoft ?Oui, via Windows Defender et le service de licence. L’activation peut être révoquée.

Bonnes pratiques avant de formater son PC

  • Sauvegarder la clé : conservez une photo de l’étiquette COA et exportez la clé via PowerShell (Get‑WindowsKey > C:\clé.txt).
  • Associer la licence au compte Microsoft : ouvrez une session MSA dans Windows avant la réinstallation.
  • Créer une image système ou un backup complet : des outils gratuits (Macrium Reflect, Veeam Agent) évitent bien des sueurs froides.
  • Noter le SKU exact de Windows : Home, Pro, Education… Réinstallez la même édition.
  • Télécharger la dernière ISO officielle via l’outil Media Creation Tool ou UUP Dump.

Risque légal et sécurité : pourquoi refuser les scripts KMS

Les organisations professionnelles (entreprises, administrations, écoles) exposent leur système d’information à :

  • Audit software : en cas de contrôle BSA, les amendes peuvent atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros par poste non licencé.
  • Compromission de la chaîne de confiance : un script téléchargé sans signature chiffrée peut embarquer un malware, ouvrir un shell distant ou miner de la cryptomonnaie sur les postes infectés.
  • Non‑conformité RGPD : un poste compromis collectant des données personnelles expose le responsable de traitement à de lourdes sanctions.

Conclusion

Utiliser un script PowerShell qui promet une activation « en un clic » est tentant lorsqu’on veut dépanner vite. Pourtant, c’est un dangereux raccourci : illégal, risqué pour vos données et parfaitement superflu. Windows propose déjà plusieurs mécanismes officiels (licence numérique, compte Microsoft, activation téléphonique) qui couvrent quasiment tous les scénarios de remplacement de matériel. Investir quelques minutes pour identifier sa licence, sauvegarder sa clé et suivre les étapes Microsoft évite bien des ennuis à long terme.

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